114ème réunion du G24 à Washington : les participants conviennent de maintenir l’indépendance des banques centrales pour préserver la crédibilité et l’efficacité de la politique monétaire

114ème réunion du G24 à Washington
114ème réunion du G24 à Washington

André Wameso, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC) prend part du 13 au 18 octobre aux Assemblées annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale à Washington. Des dirigeants mondiaux, des délégations nationales et des représentants de la société civile prennent part à ces assises qui ont pour objectif de mettre en lumière les enjeux urgents de l'économie mondiale et des marchés financiers.

Au cours de cette rencontre, les échanges ont permis de mettre en exergue notamment ce qui suit constat du drame humanitaire causé par la fragilité, la violence et les guerres dans le monde et rappel du lien fondamental entre la paix et le développement ; rôle capital joué par les politiques intérieures dans les pays en développement pour maîtriser les risques d’inflation ; assombrissement des perspectives de développement à long terme par les niveaux d’endettement élevés et l’augmentation des coûts du service de la dette ; impact négatif des tensions commerciales et des incertitudes sur l’économie des pays émergents et en développement.

La 114ème réunion du G24 a abouti à un ensemble de recommandations ambitieuses visant à renforcer la coopération internationale, soutenir les pays vulnérables et assainir la gestion de la dette, offrant ainsi un horizon plus stable et prometteur aux économies émergentes. A l’unanimité, renseigne le communiqué final des travaux, les membres du G24 ont formulé plusieurs recommandations dont celles ci-après : maintenir la mobilisation de la communauté internationale dans les pays fragiles ou touchés par un conflit, honorer les engagements existants, et soutenir le redressement, la reconstruction et le développement à long terme ; maintenir l’indépendance des banques centrales pour préserver la crédibilité et l’efficacité de la politique monétaire et renforcer la résilience des finances publiques en rationalisant et hiérarchisant les dépenses.

Les tensions commerciales et les incertitudes pèsent lourdement sur les pays émergents et les pays en développement (PEPD). La détérioration des termes de l’échange, la réduction des volumes d’exportations et la diminution des entrées de devises, y compris celles liées aux envois de fonds, amplifient les risques pesant sur la stabilité macroéconomique dans de nombreux PEPD. Par conséquent, la croissance économique et le développement durable restent bridés, et les perspectives de croissance sont insuffisantes pour compenser l’accumulation de dommages provoquée par la succession de chocs », renseigne le communiqué à l'issue des travaux.

Et de poursuivre :

« Dans l’ensemble des PEPD, les politiques intérieures ont joué un rôle capital pour maîtriser les risques d’inflation et atténuer l’incidence du degré d’incertitude élevé. Il est donc fondamental de maintenir l’indépendance des banques centrales pour préserver la crédibilité et l’efficacité de la politique monétaire. Les pouvoirs publics s’efforcent de renforcer la résilience des finances publiques en rationalisant et hiérarchisant les dépenses et les réformes structurelles afin de soutenir une croissance tirée par le secteur privé, mais leur marge de manœuvre restreinte, le surendettement et l’incertitude actuelle soulignent l’urgence de mettre en place des solutions collectives et coordonnées appuyées par des institutions multilatérales ».

Les participants ont aussi recommandé de consacrer des réformes de large portée à la viabilité des finances publiques, à la fourniture de financements concessionnels supplémentaires, au renforcement de la gestion de la dette ainsi qu’à l’accroissement de la transparence en matière d’endettement mais aussi redonner du souffle à la coopération internationale pour rétablir un environnement commercial stable et transparent, et pour aider les pays vulnérables à renforcer leur résilience, en particulier ceux touchés par des conflits, le surendettement et les chocs provoqués par les catastrophes naturelles. 

Le groupe des vingt-quatre (G24) a été créé en 1971 par le groupe des 77, groupe de pays en développement, pour coordonner les positions de ceux-ci devant la puissance du G7. Le groupe, officiellement appelé Intergovernmental Group of Twenty-Four on International Monetary Affairs and Development, n'est pas un organe du FMI, mais celui-ci fournit un secrétariat au G24.

Les rendez-vous du G24 ont lieu généralement deux fois par an, préalablement aux réunions du FMI pour permettre aux pays en développement de préparer les points à l'agenda.

Clément MUAMBA