L’armée congolaise a accusé mardi le groupe Alliance Fleuve Congo/M23 (AFC/M23) d’avoir tué 39 civils entre le 6 et le 12 octobre dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo.
Dans un communiqué signé par le major Dieudonné Kasereka, chargé de communication de la 34ᵉ région militaire, les Forces armées de la RDC (FARDC) affirment que ces civils ont été « froidement abattus dans leurs maisons » ou « ligotés avant d’être exécutés » dans le groupement de Tongo, chefferie de Bwito, ainsi qu’à Kirumba et Kagando dans la même zone.
L’armée fait également état de plusieurs maisons incendiées et de biens pillés dans les villages de Rusinga, Buuma et Mwigya, situés dans le groupement de Kihondo. Toutes les victimes auraient été accusées par les assaillants d’appartenir aux familles Wazalendo, selon le communiqué.
La 34ᵉ région militaire qualifie ces exactions de « crimes contre l’humanité » et affirme qu’ils « ne resteront pas éternellement impunis ». Elle appelle par ailleurs la population à « se désolidariser de ces ennemis de la République » et à « dénoncer tout mouvement suspect auprès des FARDC ».
Cette accusation intervient alors que le gouvernement congolais et le groupe politico-militaire AFC/M23 ont signé le même jour à Doha, sous la facilitation du Qatar et avec le soutien des États-Unis et de l’Union africaine, un mécanisme conjoint de surveillance et de vérification du cessez-le-feu.
Selon le ministère qatari des Affaires étrangères, « l’État du Qatar, les États-Unis d’Amérique et l’Union africaine participeront à ce mécanisme en tant qu’observateurs, renforçant la transparence et soutenant les efforts régionaux et internationaux visant à garantir le succès du processus de paix dans la région des Grands Lacs ».
Le mouvement AFC/M23 a de son côté déclaré que « la réussite de ce dispositif dépendra du respect par Kinshasa de ses engagements », tandis que le gouvernement congolais y voit « une étape vers la cessation des hostilités et un accord de paix durable ».
Cette signature intervient près de trois mois après la Déclaration de principes du 19 juillet 2025 à Doha. Des observateurs, à l’instar de l’ancien député Juvénal Munubo, s’interrogent toutefois sur les retards dans la mise en œuvre du processus et sur la persistance des attaques armées dans l’Est du pays.