La succession de feu le Maréchal Mobutu Sese Seko dénonce les abus du commandant de la Garde républicaine le Général-Major Ephraïm Kabi Kiriza et interpelle le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi. La semaine dernière, la succession de feu le Maréchal Mobutu a dénoncé publiquement ce qu’elle qualifie d’« abus graves et répétés » imputés au Commandant de la Garde Républicaine (GR), le Général Ephraïm Kabi, accusé de vouloir s’approprier illégalement une portion de 70 hectares appartenant à la famille, située dans le Domaine Agro-industriel Présidentiel de la Nsele (DAIPN).
Se basant sur une correspondance du Directeur de cabinet du Chef de l'État Anthony Nkinzo Kamole, elle rappelle que cette correspondance avait instruit le commandant de la Garde Républicaine de sécuriser la succession Mobutu et de garantir la jouissance paisible de ses biens, conformément aux décisions du Conseil des ministres du 4 juillet 2025 relatives au règlement des conflits fonciers du Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la N’Sele (DAIPN).
Cette instruction s’inscrivait dans la volonté du Chef de l’État de faire respecter la légalité. Pour la succession Mobutu, la correspondance présidentielle mentionne même les bénéficiaires et que le Général Kabi n'y est pas.
"Toute occupation non autorisée de ces sites est donc illégale, et la Garde Républicaine doit veiller à protéger ces domaines, non à les convoiter", ont-ils dénoncé dans leur mise au point.
L'arrêté pris par Acacia Bandubola à l'époque ministre d'État, ministre des Affaires Foncières en vue de mettre fin aux conflits fonciers sur le site du Domaine Agro-industriel Présidentiel de la Nsele (DAIPN) semble n'avoir pas donné des résultats escomptés tels que décidé lors de la 50e réunion du conseil des ministres. Au contraire, il se constate des divergences persistantes autour des limitations entre différents bénéficiaires.
Ayant également dans ses attributions la mission de sécuriser les biens et les installations présidentielles, la Garde Républicaine a décidé de briser le silence pour fixer l'opinion sur la situation qui prévaut au sein de ce site présentiel. D'entrée de jeu, cette unité d'élite des FARDC dément les allégations propagées par la succession de feu le Maréchal Mobutu Sese Seko accusant son commandant le Général-Major Ephraïm Kabi Kiriza d’« abus graves et répétés » en voulant s’approprier "illégalement" une portion de 70 hectares dans ce site.
Pour la Garde Républicaine, son commandant n'y est impliqué ni près ni de loin. D'après le lieutenant Colonel Mutuza Kalinde Gabriel, Assistant Commandant Garde Républicaine, le Général-Major Ephraïm Kabi Kiriza n'a ravis aucun centimètre de terre de qui que ce soit mais il ne fait qu'assumer ses prérogatives pour ne pas exposer ou mettre en danger la résidence présidentielle située sur ce site stratégique située dans la partie Est de la ville province de Kinshasa.
"Le commandant de la Garde Républicaine n'a refusé à personne d'accéder dans sa parcelle ou sa concession, le commandant GR n'a pas envie de prendre même pas un centimètre des gens à qui on a attribué des terrains dans l'arrêté du ministre des Affaires Foncières. Dans le cadre de notre profession en tant que Garde républicaine avec comme mission de garder la première institution de la République Démocratique du Congo le Président de la République nous voudrions qu'il y est une zone tampon entre la résidence du Président de la République et la partie dans laquelle on a attribué les concessions à des particuliers, un volet important sur le plan sécuritaire, c'est ce qui inquiète la Garde républicaine et la Garde républicaine a expliqué au directeur de cabinet du Chef de l'État cette dimension de la situation", a expliqué devant la presse dimanche 12 octobre 2025 le lieutenant Colonel Mutuza Kalinde Gabriel, Assistant Commandant Garde Républicaine.
Et de poursuivre :
"Deuxièmement, il y a aussi un projet du gouvernement pour la construction de 7000 maisons pour les militaires de la Garde républicaine parce qu'on a un projet de réhabiliter le camp Tshatshi et ces militaires là et leurs familles vont transiter, le projet est déjà, le gouvernement a déjà versé 30% du paiement au bureau central de coordination (BCECO) pour le début des travaux, ce sont les deux volets sur lesquels la Garde Républicaine a présenté comme irrégularités dans l'arrêté. Accusé le commandant de la Garde Républicaine de s'être attribué plus de 70 hectares c'est faux et archi faux, vous pouvez descendre sur terrain et vous ne verrez aucun centimètre ou on parle de concession Général Major Kabi Kiriza jamais la voie est libre et même dans l'arrêté, il n'y a pas une concession appartenant au Général Kabi Kiriza".
Retour sur la genèse de l'affaire
D'après le lieutenant Colonel Mutuza Kalinde Gabriel, Assistant Commandant Garde Républicaine, la démarche entreprise par son chef hiérarchique fait suite aux instructions du Directeur de cabinet du Chef de l'État Anthony Nkinzo Kamole. À l'en croire, il lui a été demandé d'assurer l'accès facile aux bénéficiaires des concessions reprises dans l'arrêté mais aussi relever tout autre obstacle qui pourrait mettre en mal la sécurité de la première institution de la République.
"Parmi les bénéficiaires repris dans l'arrêté, il y a notamment le Palais Présidentiel de la N'sele; Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la N'Sele «DAIPN »; le Site Touristique de la N'sele « STN », le Cimetière militaire Repos du Soldat», la Succession MOBUTU avec 200 hectares, la Communauté Islamique en RDC COMICO » 3 hectares, la Garde Républicaine et la Maison Militaire du Chef de l'Etat; le Parc Présidentiel de la N'sele ou Parc MOBUTU, qui est une réserve naturelle intégrale de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. Dans le même arrêté on a attribué à la Garde Républicaine quelque chose qu'on a pas précisé si c'est combien d'hectares donc sur le terrain c'est cité dans l'arrêté mais sur le terrain il n'y a rien, la maison militaire du Chef de l'État même chose, le parc présidentiel de la Nsele la même chose lorsque l'arrêté est arrivé au cabinet du commandant Garde Républicaine, le commandant GR n'est pas l'Autorité chargée d'octroyer des parcelles, des terres aux gens, le directeur de cabinet du Chef de l'État connaissant que la concession dans laquelle on a attribué des terrains aux gens c'est la Garde républicaine qui sécurise alors il serait mieux de signifier à la Garde républicaine qui sont commis à la sécurité du site présidentiel", a relaté le Lieutenant Colonel Mutuza Kalinde Gabriel.
Il a indiqué que c'est au cours de cette réunion tenue sur ordre de Anthony Nkinzo que des irrégularités telles que la non prise en compte des limitations censées prendre en charge le projet de construction des nouvelles maisons pour la GR et le rapprochement des concessions à la résidence présidentielle.
"C'est ainsi que le 10 septembre de cette année le commandant GR comme celui le gardien, la sentinelle de la concession DAIPN dans le domaine présidentiel, il se dit que j'aimerais voir tous les bénéficiaires des concessions pour leur faciliter l'accès paisible et aussi inviter les services techniques pour voir où sont les différentes limites parce-que à l'intérieur, il y a la résidence du Président de la République, les concessionnaires ont été invités et ont pris part à cette réunion, au cours de la réunion ils ont relevé certaines erreurs là dessus et nous à notre niveau avec l'oeil sécuritaire nous avions constaté qu'il y avait des erreurs graves qui pouvaient même atteindre la sécurité du Chef de l'État en tenant compte de sa résidence présidentielle à Nsele. Parmi ces irrégularités relevées à notre niveau il y a la concession de la succession Mobutu 200 hectares qui vont se coller à la résidence du Président de la République et nous savons très bien des gens qu'on attribue des concessions souvent ils vendent ça à des particuliers c'est-à-dire que le Président de la République aura comme des voisins des particuliers ce qui est insoutenable, c'est notre profession d'assurer la sécurité du Chef de l'État et nous avons soulevé cette irrégularité", a-t-il fait remarquer dans son intervention.
Et d'ajouter :
"Il y a aussi une autre régularité dégagée : le BCECO avait présenté un projet de construction de 7000 maisons pour le compte de la GR dans le domaine DAIPN et le gouvernement a déjà versé 30% du montant de ce projet à l'entreprise qui doit construire 7000 maisons pour le compte de la GR, il y a des travaux qui devaient se faire au Camp Tshatshi, comme le Chef de l'État veut moderniser les choses c'est sur la demande de la haute hiérarchie nous devons construire des maisons et le site qui a été désigné c'est celui-là de DAIPN ça n'a pas été pris en compte, nous avons aussi constaté qu'il y a certains bénéficiaires qui ont commencé à appeler le commandant Garde républicaine pour revendiquer des concessions mais quand le commandant GR regarde dans l'arrêté sans retrouver leurs identités dans l'arrêté c'est ainsi que le commandant dira au service technique comme il a eu cette instruction venant du directeur de cabinet pour que les services techniques arrangent les choses, il fallait qu'on termine d'abord avec les irrégularités pour que ceux là qui ont bénéficié des terrains qu'ils viennent s'installer calmement".
Conflit familial de la succession Mobutu
Selon toujours ce proche collaborateur du numéro Un de la GR, après la signature de l'arrêté par le ministre Acacia Bandubola, une frange de la succession Mobutu s'était déjà rendue sur le lieu pour commencer les travaux d'aménagement et lorsque l'autre frange a appris la nouvelle, ils sont allés en justice d'autant plus que les deux camps ne parlent pas un même discours au sujet de l'héritage familial. Face à cette situation, la justice a décidé d'ordonner la suspension des travaux dans la concession Mobutu et comme l'armée ne peut pas s'opposer à une décision de justice, elle a exécuté d'où la campagne de sape lancée contre le numéro Un de la Garde Républicaine.
"La plainte porte le nom de la succession Mobutu. Ils ne doivent pas faire entrer le commandant de la Garde républicaine dans leur conflit familial de succession, le commandant Garde républicaine n'est pas concerné dedans, il fait son travail en tant que commandant Garde républicaine, il protège la première institution de la République et tous ses biens, ses installations, y compris le domaine présidentiel de la Nsele, c'est dans ses prérogatives, dans ses missions régaliennes comme commandant de la Garde républicaine, inutile de mêler le commandant dans leurs querelles. Pourquoi ravir leur parcelle et pour quel intérêt ?", s'est-il interrogé lors de son intervention précisant que l'autre camp de la succession Mobutu n'est pas du contre la démarche du Commandant de la Garde Républicaine.
La Garde Républicaine (GR) l'unité d'élite des Forces armées de la République Démocratique du Congo chargée d'assurer la sécurité du Président de la République. En plus des missions communes dévolues à l’armée, la GR a pour missions spécifiques, aux termes de l’ordonnance n° 13-063 portant organisation et fonctionnement de la garde républicaine, du 22 juin 2013, d’assurer : la garde et la protection du président de la République et de sa famille ainsi que des hôtes de marque; la sécurité des biens et des installations présidentiels ; les escortes et les honneurs au niveau de la Présidence de la République.
Clément MUAMBA