Tanganyika : vers la fin des conflits entre les communautés Twa et Bantous à Lukwangulo et Miketo grâce aux initiatives de FAO, HCR et UNFPA

Photo d'illustration
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Les conflits communautaires, qui ont éclaté entre les peuples Twa et Bantou en 2017, soldés par plusieurs morts et l’incendie des cases dans les regroupements de Lukwangulo et de Miketo, dans le territoire de Kalemie en province du Tanganyika, touchent à leur fin grâce aux initiatives des agences du systèmes des nations unies.

Clubs « dimitra » et forage d’eau commun comme moyens de raffermissement des liens 

Après tous les accrochages entre eux, nés des frustrations au sujet de représentation dans les activités dans leur milieu de vie, les Twa (des pygmées) et les Bantou se regardaient en chien de faïence. Désormais, l’entente a repris entre grâce aux initiatives précédemment mises en place,) dont la création par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) des clubs dit « dimitra », qui permettent à étouffer dans l’œuf le rebondissement de cette mésentente par la réception et le traitement des problèmes leur soumis régulièrement. Le FAO a par ailleurs installé un forage d’eau commun à Lukwangulo, un groupement jadis vidé des mondes à cause des violents affrontements, à la fois pour desservir les habitants en eau potable et permettre les deux communautés d’être fréquemment en contact.

Sur terrain, l’équipe de l’ONU qui était en pleine visite, a rencontré ce dimanche 12 septembre à Lukwangulo Raymond Tshengi, affecté à Nyunzu pour le compte de FAO, qui explique que son agence, l’UNFPA, l’UNICEF et le HCR mènent des activités conjointes des solutions durables aux ménages touchés par ces conflits communautaires. 

« La situation est que les ménages vivent déjà ensemble. Parce que la FAO a mis en place les clubs dimitra, une approche spécifique pour le FAO, où les populations essaient un peu de se questionner sur les défis et les problèmes qu’ils ont dans leurs milieux respectifs, afin de trouver des solutions appropriées pour la cohésion sociale », a-t-il explicité, ajoutant que des chèvres ont été distribuées aux ménages pour renforcer leur vie sociale.

Mariages entre Twa et Bantou, récolte ensemble : grands signes précurseurs d’un retour de la paix

Bien avant, il était quasiment difficile d’assister aux mariages entre les Twa et les Bantou, à cause principalement de l’embrouille qui avait trop duré entre eux. Cependant, Raymond Tshengi de FAO confirme la célébration, en public, des mariages entre ces deux communautés qui, au-delà de ceci, peuvent également aujourd’hui faire le champ, et récolter ensemble à Lukwangulo, dirigé par un Twa (les minoritaires), du reste accepté par les bantous (majoritaires).

D’après les bénéficiaires des projets des agences du systèmes des nations unies, dont Mohamed Ndemba, le modérateur Twa du club dimitra Lukwangulo, la paix est revenue et se réjouit du fait que chacun parmi les deux communautés a au moins une chèvre, et sont à ce jour au même pied d’égalité d’autant qu’ils font des travaux ensemble.

A près de dix kilomètres de là, au regroupement de Miketo, les Twa et les Bantous s’entendent déjà. La maternité de Miketo, construite grâce à la collaboration entre le HCR, l’UNFPA et le FAO, aidera non seulement Twa et Bantou de diminuer la distance avant de donner naissance, mais aussi à s’entendre entre elles : une stratégie visant à les rassembler pour taire progressivement les conflits. A quelques pas, l’UNFPA a construit un centre des jeunes, disposant d’un téléviseur, essentiel pour des séances de sensibilisation à travers des documentaires.

A en croire les représentant des jeunes de Miketo, Djuma, ce centre est d’une importance capitale, car il a permis à réunir les jeunes Twa et Bantous, « parce qu’ici nous organisons des activités de divertissement ensemble », dit-il, précisant que le centre leur sert de cadre de règlement des différends.

« Il booste la cohabitation pacifique entre nous, et nous prenons toutes les décisions nous concernant également ici », a-t-il ajouté», s'est-il félicité. 

Samyr LUKOMBO, à Kalemie