Interruption volontaire de la grossesse en RDC: des participants à un atelier d’Ebuteli recommandent de renforcer la sensibilisation autour du protocole de Maputo

Un atelier d'Ebuteli organisé à Kinshasa sur les enjeux de l'interruption volontaire de la grossesse en RDC
Un atelier d'Ebuteli organisé à Kinshasa sur les enjeux de l'interruption volontaire de la grossesse en RDC

L’Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence (Ebuteli), dans le cadre du projet Talatala, a tenu sa 4eme édition d’Hackathon législatif axé sur " l’interruption volontaire de la grossesse (IVG) en RDC, entre interdiction nationale et engagement régionaux du protocole de Maputo". L’objectif était de favoriser les échanges structurés sur les formes d’initiatives parlementaires pour promouvoir la mise en œuvre du protocole de Maputo en RDC. 

Pendant deux jours, soit du 23 au 24 septembre à Kinshasa, il était question, pour les participants, de passer en revue les notions des droits et des conditions légales de recours à l’interruption volontaire de la grossesse (IVG) en vue d’harmoniser un consensus.  

« La question de l'interruption volontaire de grossesse, c'est une question qui concerne les femmes d'abord. Lorsqu'une femme estime qu'elle peut garder sa grossesse même si cette grossesse est non désirée ou issue de viol, c'est d'abord à la femme de décider et si elle décide de garder, il y a aucune loi au monde qui va venir obliger cette femme à avorter. Mais de l'autre côté, c'est la RDC qui a signé des engagements régionaux. Le pays a adhéré au protocole de Maputo qui demande à ce que les États puissent prendre des dispositions pour que des femmes qui ont été violées ou ont obtenu des grossesses par l'inceste ou voient leurs vies être menacée, puissent avoir cette possibilité de recourir à un avortement sécurisé. Ce n'est pas aller se cacher et faire des avortements clandestins, il y a un cadre bien défini par le protocole de Maputo et notre pays a adhéré à ce cadre. Malheureusement, jusqu'aujourd'hui, nos lois nationales n'ont pas suivi, c'est là où se placent les débats pour dire qu'est-ce qu'on fait lorsqu'une femme est violée et qu'elle est enceinte ? Si elle se dirige vers un centre médical, elle va profiter de cet avortement sécurisé parce qu'elle ne souhaite pas garder l'enfant issu des viols », a déclaré Trésor Kibangula, coordonnateur des recherches sur la politique à Ebuteli. 

A l’issue de l’atelier, les participants ont recommandé le renforcement de la sensibilisation aux droits des femmes et des filles, en particulier au protocole de Maputo. 

Pour rappel,  le protocole de Maputo, un complément à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui est en vigueur  en RDC depuis 2018, n’autorise que l’avortement médicalisé en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie du fœtus.

A propos du Projet Talatala

Lancé en 2024, le projet Talatala (Miroir en lingala) est une initiative citoyenne, portée par Ebuteli, visant à renforcer l’implication directe des citoyens dans le processus législatif en leur offrant un espace pour identifier les défis spécifiques de leur quotidien et proposer des solutions concrètes aux parlementaires et aux membres de l’exécutif.

Grâce GUKA