Kinshasa : lancement de l’Académie de Leadership féminin pour l’autonomisation des jeunes filles en RDC 

Lancement Académie de leadership féminin
Lancement Académie de leadership féminin

 

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), en partenariat avec Vodacom, a officiellement lancé jeudi 27 novembre à Kinshasa, la mise à l’échelle de l’Académie des leaderships féminins. La plateforme vise notamment à renforcer les compétences intellectuelles et le leadership des jeunes filles congolaises, favoriser leur autonomisation face aux inégalités persistantes dans l’éducation et l’accès aux postes de décision. 

Cette initiative sera mise en œuvre par le ministère de la Jeunesse et de l’Éveil patriotique, en collaboration avec deux partenaires stratégiques : l’UNFPA, qui œuvre pour la santé, l’éducation et l’autonomisation des jeunes, ainsi que la Fondation Vodacom, engagée dans des actions sociales et de patriotismes.

Plusieurs élèves ont pris part aux activités, l’ambiance était animée par des prestations de danse et de démonstrations de roller, donnant une touche jeune, festive et dynamique à la rencontre. Plusieurs personnalités ont pris la parole dont, Agnès Muandi, vice-présidente de la Fondation Vodacom, Alain Akpadji, représentant résident de l’UNFPA, l’ambassadeur de Norvège et l'ambassadeur de Suède.

Alain Akpadji a souligné que le lancement de l’Académie du Leadership Féminin constitue « un moment historique marquant l’engagement clair de la RDC à investir dans son capital féminin et jeune ». Il a rappelé que la participation des femmes aux postes de prise de décision reste très limitée (moins de 20 % dans l’administration), mais que ces chiffres doivent être perçus comme un appel à l’action.

L’initiative repose sur la conviction que chaque fille possède un potentiel illimité pour diriger et s’appuie sur un modèle pédagogique innovant. Elle vise à former une nouvelle génération de femmes leaders capables d’impacter positivement leurs communautés.

De son côté, la Fondation Vodacom a réaffirmé que le leadership féminin est essentiel pour l’avenir de la RDC. Elle met en avant l’autonomisation des femmes comme moteur de transformation sociale, illustrée par des initiatives concrètes telles que la bourse Exetat 100 % femmes en STEM. Le discours dénonce la sous-représentation des femmes dans les instances de décision et rappelle que leur leadership favorise l’innovation et l’humanité.

Felipe Paullier, Sous-Secrétaire Général des Nations Unies chargé de la jeunesse a exprimé sa gratitude envers les partenaires (Présidence, UNFPA, Fondation Vodacom) pour la mise à l'échelle de l'Académie du Leadership Féminin, qu'il a qualifié d'acte d'espoir et d'action. Il a insisté sur le rôle des institutions à créer l'espace permettant aux jeunes filles de s'épanouir, car elles sont prêtes à diriger. Il a identifié l'Académie comme une réponse concrète aux barrières rencontrées par les jeunes filles en RDC, notamment l'accès limité aux mentors et l'absence de modèles de leadership structurés, confirmant qu'il suffit de leur donner l'opportunité.

Alicia Kiboko, s'exprimant au nom des jeunes filles de la RDC, a exprimé une grande fierté pour l'Académie du Leadership Féminin, perçue comme un espace inédit où la voix et l'avenir des jeunes Congolaises comptent. Elle a vivement remercié l'UNFPA pour avoir conçu un programme visant à transformer et à inculquer la valeur et les droits, ainsi que la Fondation Vodacom pour avoir rendu l'Académie accessible à toutes via le digital (VodaEduc).  Elle a également assuré les partenaires que les jeunes filles sont prêtes à transformer cette chance en changement concret, appelant solennellement toutes les autorités à continuer de croire en leur potentiel, car investir dans une jeune fille, c’est investir dans la nation. 

Par ailleurs, Joyce Beita, une élève des 4ᵉ des humanités scientifiques au Collège Saint-Georges s’est exprimée en ces termes « Ce qui m’a le plus motivée à venir à cet événement, c’est la manière dont on a mis en avant la femme. Dans la société, on ne reconnaît pas toujours l’importance de la femme dans plusieurs domaines, comme les engagements sociaux ou les entreprises.  Ici, on a beaucoup insisté sur son rôle, on a donné des exemples, on en a parlé en profondeur. C’est ce qui m’a le plus touchée, car je pense qu’avec ce genre d’initiatives, les femmes seront mieux valorisées et reconnues dans la société. »

L’activité s’est clôturée avec la déclaration de Chantal Yelu Mulop, Conseillère du Chef de l'État en matière de lutte contre les violences sexuelles. Elle a lancé officiellement l'Académie du Leadership Féminin, affirmant qu'elle est une réponse visant à protéger les jeunes filles contre la violence, à renforcer leur confiance et à les faire passer de la peur à l'autonomie et à la lumière, afin qu'elles deviennent des actrices du changement et non des victimes. 

 

Déborah Misser Gbalanga (Stagiaire)