RDC : Les Femmes de Valeur exigent justice après le traitement inhumain infligé à Honorine Porsche

Honorine Porsche après le braquage raté.
Honorine Porsche après le braquage raté.

L’Organisation non gouvernementale "Les Femmes de Valeur", engagée dans la défense et la promotion des droits des femmes en République démocratique du Congo (RDC), a vivement condamné le traitement inhumain infligé à Honorine Porche, victime d’actes de brutalité lors de son arrestation par des éléments des forces armées à Kinshasa.

Dans une déclaration rendue publique le samedi 18 octobre, l’ONG s’est dite indignée par les images insoutenables circulant sur les réseaux sociaux montrant Honorine Porche allongée au sol, partiellement dévêtue, entourée d’hommes en uniforme qui la brutalisent et l’humilient verbalement.

« Aucune circonstance, même une arrestation, ne justifie la torture ou l’humiliation d’une femme. Ce qui s’est passé à la Place Victoire est une atteinte grave à la dignité humaine et à l’image de notre pays », a déclaré la présidente de l’ONG, dans un communiqué transmis à DeskFemme.

Le ministre des Droits humains, Albert Fabrice Puela, a le 17 octobre, condamné les sévices subis par Porche et annoncé la suspension du commandant de la 14ᵉ région militaire ainsi que l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Pour Les Femmes de Valeur, la réaction des autorités constitue un premier pas, mais demeure insuffisante. L’organisation appelle à ce que les auteurs de ces violences soient identifiés, poursuivis et sanctionnés conformément à la loi.

« Il ne s’agit pas seulement de sanctionner des individus, mais de rompre avec la culture d’impunité qui banalise la violence contre les femmes, y compris de la part de ceux censés les protéger », souligne le communiqué.

L’ONG demande également que Porche bénéficie d’un accompagnement médical, psychologique et juridique afin de restaurer son intégrité physique et morale, et que son droit à un traitement équitable dans le cadre de la procédure judiciaire soit pleinement garanti.

Pour l’organisation, ce cas illustre une réalité plus large : la persistance des violences basées sur le genre, souvent commises dans l’indifférence ou la tolérance sociale.

« Ce que nous voyons, c’est une femme humiliée publiquement, filmée, ridiculisée et cela ne choque pas assez. C’est le signe d’une société qui doit encore se battre pour reconnaître la valeur et la dignité des femmes », a déclaré Benie Banzila, membre du bureau exécutif de l’ONG.

Les Femmes de Valeur plaide pour une formation obligatoire des forces de sécurité sur les droits humains et la prévention des violences de genre, ainsi qu’un renforcement des mécanismes de contrôle et de plainte internes.

L'ONG exhorte également les autorités congolaises, la société civile et les partenaires internationaux à agir de concert pour que ce drame ne se répète plus.

Nancy Clémence Tshimueneka