En marge de la célébration du centième anniversaire de l’histoire de la photographie en RDC, le centre Wallonie Bruxelles a accueilli, vendredi 23 mai dernier, une conférence puis la présentation d’un livre catalogue intitulé "Photo comme écriture". Organisée en partenariat avec la Délégation générale Wallonie-Bruxelles en RDC, cette rencontre a rassemblé à la fois des passionnés de la photographie, de la littérature et du Slam en même temps ; ainsi que des professionnels et des chercheurs autour de l’œuvre de Baudouin Bikoko, écrivain et professeur de photographie à l’Académie des Beaux-Arts.
Le ton de la conférence a été donné par monsieur David Thonon, Délégué général de la Wallonie Bruxelles en RDC. Do Nsonsome a par la suite lancé les hostilités avec son intervention qui a mis en lumière l’interdisciplinarité de la photographie contemporaine. L’artiste a partagé son expérience sur la fusion entre la photographie et le slam, démontrant comment ces deux formes d’art peuvent dialoguer pour créer des œuvres performatives et engagées.
« Il existe des techniques similaires entre ces deux disciplines artistiques. À l’exemple du rythme, qui est une technique que l’on retrouve à la fois dans la photographie et dans le Slam. Dans la photographie, il y a du rythme lorsque l’on décide de capturer une image. Il faut se positionner à un endroit précis, tenir compte des lignes, du cadrage ou encore de l’angle choisi. Tous ces éléments sont essentiels à la composition », explique Do Nsoseme.
Et d’ajouter :
« Sur scène, d’autres slameurs utilisent des photographies en arrière-plan. Ce qui ajoute généralement une nouvelle dimension aux messages, lui donnant une portée plus grande. Ainsi, ils s’expriment non seulement à travers leurs mots, mais aussi à travers les images qu’on peut apercevoir derrière eux ».
Augustin Bikale a quant à lui mis l’accent sur les industries culturelles et créatives à l’ère du numérique. Il a insisté sur le fait que la photographie doit être considérée comme un art à part entière, et non comme un simple loisir.
Photo comme écriture : un regard sur un siècle d’histoire visuelle congolaise
Dans la foulée, le livre de Baudoin Biloko, "Photo comme Écriture", qui retrace l’évolution de la photographie congolaise depuis 1925, a été présenté au grand public. Après 12 ans d’écriture, Baudouin Bikoko a décidé enfin de mettre ce catalogue à la portée de tous.
Cet ouvrage parle de la photographie, de son histoire et son évolution. Il y explore comment la photographie, au-delà de sa fonction documentaire, est devenu un outil de narration, de mémoire et d’expression identitaire.
« Nous considérons ce livre comme étant un outil qui retrace l’histoire de l’Afrique, en général, et celle du Congo, en particulier », déclare Baudouin Biloko, auteur du livre.
Il souligne que ce dernier est un support pour découvrir comment les Congolais ont commencé à faire des photos et le type de photographie pratiqué depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui.
« La photographie de studio, c’était enregistré une image et la reproduire. Maintenant, on est entré dans un chapitre où la photo devient beaucoup plus artistique. Les photographes enregistrent une image mais ne la reproduisent pas telle qu’enregistrée avant, mais l’améliorent avec intelligence et fantaisie », poursuit-il.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des préparatifs du centenaire de la photographie congolaise, prévu pour le 19 août 2025. Selon Baudouin Bikoko, la photographie pratiquée par les Congolais a véritablement commencé en 1925, marquant ainsi un siècle de pratique photographique locale.
Il rappelle que la photographie est une discipline artistique basée sur l’imagination, nécessitant une formation et une compréhension approfondie de son histoire et de ses techniques.
James Mutuba