Nord-Kivu: la surmilitarisation impressionnante des sites miniers artisanaux à Walikale freine le développement du secteur

La présence des militaires et wazalendo est signalée dans plusieurs sites miniers du territoire de Walikale, au Nord-Kivu où ils sont impliqués dans l'exploitation artisanale de minerais, bien qu'interdit par le code minier en vigueur en RDC. Cette alerte émane des organisations de la société civile œuvrant dans la thématique mines et des chefs coutumiers de Walikale. Ces derniers précisent que ces militaires et wazalendo sont directement impliqués dans l'exploitation des minerais en disposant des puits. Ils exploitent l’or et la cassitérite. C'est notamment dans le groupement Utunda, une zone minière du secteur des Wanianga.

Le secrétaire administratif de ce groupement alerte sur la surmilitarisation des sites miniers de son entité où les militaires et les wazalendo se disputent le contrôle pour des intérêts privés. Selon Shemwiso Bitashimwa Jean, l'implication des hommes en armes dans l'exploitation minière impacte négativement le développement de ce groupement riche en ressources minières.

Le Bureau d'Etudes et d'Appui au Développement de Walikale (BEDEWA), une organisation de la société civile spécialisée dans les questions de ressources naturelles, parle aussi d'un constat amer sur l'implication d'hommes armés dans les activités d'exploitation artisanale des minerais dans le territoire de Walikale. Maître Obedi Kamala, coordinateur de cette structure révèle que dans le groupement Bafuna, deux groupes armés se disputent aussi la gestion des sites miniers. Pour lui, cet activisme risque de salir les sites miniers déjà validés à Walikale.

Ces informations sont confirmées par l'administration minière à Walikale. Tout en précisant que la loi interdit la présence des militaires dans les sites miniers, le chef de service adjoint de mines dans le secteur des Wanianga fait savoir que des séances de sensibilisation se poursuivent à l'intention des différents acteurs présents dans les sites miniers artisanaux afin que chacun sache ses limites. Selon Jérémie Kisangula, les résultats sont positifs car les hommes en armes comprennent progressivement qu'ils doivent abandonner les mines et s'occuper de leur mission régalienne.