Ituri : après l’attaque meurtrière des CODECO contre le site de déplacés de Djangi, l’association culturelle Ente et le groupe armé MAPI claquent la porte du dialogue de paix d’Aru 2

Des armes et munitions récupérées dans les propriétés de Mwangachuchu
Des armes et munitions récupérées dans les propriétés de Mwangachuchu

La cérémonie de clôture du dialogue de paix d’Aru, initialement prévue pour le vendredi 27 juin, n’a pas eu lieu comme prévu. En cause : le retrait de l’association culturelle Ente, représentant le peuple Hema, ainsi que du Mouvement d’Autodéfense Populaire de l’Ituri (MAPI), un groupe armé d’autodéfense. Ces deux entités ont quitté la table des négociations pour protester contre le massacre de leurs membres sur le site de déplacés de Djangi, attribué aux miliciens CODECO.

Maître Jean-Claude Ngadjole, président de la communauté Ente, a déclaré que la suspension de leur participation restera en vigueur jusqu’à ce que des explications claires soient fournies sur cette attaque. Il a également exigé l’identification et l’arrestation immédiate des auteurs de ce qu’il qualifie d’« acte odieux », ainsi que leur traduction en justice dans le cadre d’un procès en flagrance.

« L’association culturelle Ente décide de suspendre sa participation au dialogue de paix qui se tient pour la deuxième fois en territoire d’Aru. En cette période de deuil, nous exigeons l’arrestation immédiate des coupables et leur comparution devant les instances judiciaires compétentes. Nous restons néanmoins engagés dans la recherche de la paix », a déclaré le président Ngadjole.

Pendant ce temps, les corps des victimes de l’attaque du site de Djangi attendent toujours leur inhumation, dans un climat de grande tension et de douleur.

Face à la recrudescence des violences dans le territoire de Djugu, certains observateurs estiment désormais qu’une réponse militaire ciblée pourrait s’avérer plus efficace que la poursuite de négociations avec certains groupes armés.

Freddy Upar, depuis Bunia