Les travaux du Forum régional des pays de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) sur l’Enseignement et la Formation techniques et professionnels (EFTP) se sont clôturés ce jeudi 12 décembre 2024 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Organisées par le Bureau Pays de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) en collaboration avec le ministère national de la formation professionnelle, ces concertations de haut niveau avaient pour thème : « L’EFTP face aux défis de l’employabilité des jeunes en Afrique centrale : Quelles perspectives pour la réalisation de l’Objectif Durable de Développement 8 ».
Pendant trois jours, ces travaux ont réuni des experts des institutions d’enseignement et de formation (public et privé), des institutions du monde économique et des finances, des partenaires au développement, des universitaires, des chercheurs, des entrepreneurs et des politiques pour réfléchir ensemble à la recherche d'approches alternatives et innovantes pour une meilleure prise en compte de la formation professionnelle et qualifiante des jeunes (aussi bien dans le secteur formel que non formel) en Afrique centrale.
Ce forum a permis aux participants de développer une stratégie régionale pour le développement de l’EFTP en Afrique centrale en vue d’améliorer la transmission des compétences, l’employabilité, les programmes pour répondre aux demandes de transitions numériques et vertes et la mobilité des jeunes au sein des États membres de la CEEAC.
" Nous avons formulé 7 recommandations à savoir : Élaborer, actualiser des politiques, stratégies, et des mécanismes de gouvernance de l’EFTP; Renforcer les capacités nationales en Ingénierie de Programmes / de Formation/Apprentissage; Élaborer des cadres nationaux de certification en EFTP et du cadre régional CEEAC/CEDEAO de certification en EFTP; Renforcer le SIGE EFTP par le renforcement du système d’information de l’EFTP en cohérence avec les besoins du marché de l’emploi et de l’économie et le renforcement de la Gouvernance et de la reddition des comptes; Renforcer les partenariats avec le monde socio-économique par la mise en place des plates formes de concertation multithématique; Promouvoir l’employabilité des jeunes par la définition des politiques et stratégies en matière d’emploi des jeunes et l’appui renforcé à l’entrepreneuriat des jeunes; Intégration des transitions numérique, écologique et de développement durable en EFTP ", a révélé à l'issue des travaux le rapporteur général du forum.
Les Assurances de l'UNESCO
Prenant la parole à cette occasion, Dr. Isaias Barreto da Rosa, Représentant du bureau de l’UNESCO en RDC à réaffirmé le soutien de faire de l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels (EFTP) un levier de transformation de l'Afrique centrale.
"Ce forum ne marque pas une fin, mais plutôt un point de départ. Les discussions et les axes prioritaires identifiés ici doivent être traduits en actions concrètes. Ensemble, faisons de l’Afrique centrale un modèle de résilience, d’innovation et de durabilité. Continuons à œuvrer pour une employabilité et pour un secteur de l’enseignement et formation techniques et professionnels qui répondent aux aspirations de nos populations et aux défis de notre époque. L’UNESCO réitère son engagement aux côtés de la CEEAC pour accompagner les pays à faire de l’EFTP un levier puissant de transformation en Afrique centrale ", a recommandé Dr. Isaias Barreto da Rosa, Représentant du bureau de l’UNESCO en RDC.
De son côté, Yvette Kapinga, Commissaire en charge de la promotion du Genre et du Développement Humain et Social de la CEEAC appelle à l'implication de toutes les parties prenantes pour atteindre les nouveaux objectifs fixés.
" Nous avons tous un rôle à jouer autant les administrations nationales et diverses institutions, les entreprises, les partenaires, les parents d'élèves et les étudiants eux-mêmes ensemble nous devons pouvoir bâtir un avenir où chaque citoyen de la sous région aura les compétences mais aussi la confiance et la dignité nécessaire pour contribuer à la construction de l'intégration sous régionale, je vous invite donc tous à nous engager, à vous engager fermement dans cette vision à soutenir davantage l'enseignement et la formation technique et professionnelle dans une vision nationale mais également une vision régionale et encourager nos jeunes, tous les jeunes de notre sous région qualifiés ou moins qualifiés à saisir les diverses opportunités qui pourront dorénavant s'offrir à eux ", a souligné Yvette Kapinga, Commissaire en charge de la promotion du Genre et du Développement Humain et Social de la (CEEAC).
La RDC, pays hôte s'approprie les différentes résolutions
Au nom de la première ministre, Marc Ekila, ministre congolais de la formation professionnelle s'est réjoui des résolutions issues de ces travaux. Il a affirmé que plusieurs résolutions cadrent déjà avec les réformes entreprises en interne.
"Je fais miens tout ce qui a été dit d'autant plus que ça été rappelé ici la République démocratique du Congo s'engage sérieusement dans des vastes réformes de l'enseignement technique et de la formation professionnelle et le gouvernement de la République a tenu à donner notre pays d'un ministère en charge de la formation professionnelle dont j'ai l'insigne honneur de diriger. Toutes ces résolutions là que j'ai pu parcourir rejoignent finalement les préoccupations de la RDC non pas seulement comme pays isolé mais aussi comme pays membre de la CEEAC ", a fait remarquer Marc Ekila dans son mot de clôture
Et de poursuivre :
"Par là, je voudrais dire que toute la sous région de la CEEAC est confrontée au même problème et les solutions sont communes. Je fais miennes toutes ces résolutions parce-que en les parcourant j'ai trouvé un certain nombre d'entre elles qui au niveau de mon pays sont déjà en cours d'exécution et d'élaboration.Il ne faudrait pas qu'au sortir de cette salle que ces résolutions soient rejetées pour que nous puissions avoir cette fois là un véritable cadre de mise en œuvre de toutes ces résolutions. Je suis convaincu que la solution que ça soit dans l'auto employabilité que ça soit dans la qualification des jeunes, que ça soit dans la main d'œuvre que ça soit dans l'employabilité, l'adéquation formation, emploi et même dans la fonction publique la réponse proviendrait de l'enseignement technique et de la formation professionnelle".
Selon les estimations des Nations Unies, en 2030, 59% des jeunes de 20 à 24 ans auront reçu un enseignement secondaire, contre 42% actuellement. Pour cette tranche d’âge, 137 millions de jeunes diplômés du secondaire et 12 millions du tertiaire. Si le continent arrive à développer et à exploiter les talents de cette population jeune et instruite et à l’orienter vers les secteurs les plus productifs, ceci constituera des opportunités sans précédent pour son développement économique et social.
Clément Muamba