Kinshasa : peu d’engouement sur les marchés des fournitures scolaires à quelques jours de la rentrée

Foto
Vente des fournitures scolaires dans un marché

À moins de deux semaines de la rentrée scolaire 2025-2026, prévue le 1er septembre prochain, l'atmosphère s'annonce timide dans plusieurs marchés de la ville de Kinshasa, en termes de vente de fournitures scolaires. L'engouement des parents pour l'achat des objets classiques pour la rentrée des enfants reste peu visible, a constaté ACTUALITE.CD

‎Dans plusieurs marchés populaires de Kinshasa, vendeurs et parents partagent leurs inquiétudes quant à ce. Pour Dave Mutadila, vendeur de sacs à dos rencontré au marché de Selembao, la hausse du taux du dollar et le mauvais état des routes constituent comme principales causes.‎

‎"Nous recevons des parents qui demandent les prix mais n'achètent pas à cause de leur budget. Le taux du dollar est plus élevé que l'année passée, et il y a aussi le mauvais état des routes. Nous aussi, nous cherchons un petit bénéfice. Un parent dépense 10 000 Fc pour venir et pareil pour rentrer. Comment peut-il encore acheter un sac à dos qui coûte 30 000 Fc ?", s’interroge-t-il.

‎‎De son côté, Joyce Malu aussi vendeur des sacs à dos ajoute : ‎

‎"Les gens n'achètent plus comme avant. Les fournitures scolaires sont en hausse de prix. L'année dernière, nous avons vendu les sacs à 27 000 Fc, mais cette année, c'est à 30 000 Fc ou même 35 000 Fc. En plus de cela, les parents recherchent beaucoup plus les stylos, les cahiers etc".‎

‎Les commerçants déplorent également l'instabilité des prix sur le marché, liée à l'inflation et aux difficultés d'approvisionnement. Les marges bénéficiaires sont faibles et les clients se font rares.

‎Du côté des parents, la hausse des prix et l'absence de paiement régulier constituent les causes principales de ce manque d'engouement.

‎‎"Cette année, les prix montent. Un cahier qui coûtait 1 500 Fc l'an dernier est aujourd'hui à 2 000 Fc, voire 2 500 Fc. On ne sait pas combien prévoir pour préparer la rentrée scolaire des enfants avec le petit budget qu'on a. C'est pour cela que nous achetons juste le nécessaire : les cahiers, le stylos, les uniformes", explique Bienvenue Ngela, mère de deux enfants.‎

‎Pour sa part, Alain Kambale, père de 4 enfants, déplore également les conditions actuelles.‎

‎"Avec mon salaire qui tarde à venir, je suis obligé de prioriser. Pour l'instant, j'ai juste acheté les uniformes et quelques cahiers. On espère compléter le reste après la rentrée"‎, souhaite-t-il.

‎‎Entre instabilité économique, coût de la vie et faibles revenus, la rentrée scolaire 2025-2026 s'annonce difficile pour de nombreuses familles à Kinshasa. Les parents appellent le gouvernement à réguler les prix et à garantir un soutien pour alléger les charges.

Noëlla Butchwambanda, stagiaire Unisic