Goma : les armes incontrôlées sèment la terreur, plusieurs blessés à la suite d’un braquage en plein jour au quartier Majengo

Photo d'illustration
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Un changeur de monnaie a été braqué ce lundi 26 août, à l’entrée du marché “Ki 30”, au quartier Majengo, dans la commune de Karisimbi (ville de Goma). Selon des témoins, un homme en tenue militaire des FARDC a surgi devant une maman (la changeur de monnaie) et lui a ravi tout l'argent qu'elle détenait, après une petite dispute. 

« Le militaire armé est arrivé et a exigé à la maman de lui donner tout l’argent. La dame a résisté un peu mais quand elle a vu l’arme, elle a cédé. Les gens qui observaient la scène ont hué le militaire. C’est ainsi que ce dernier a tiré plusieurs balles pour se frayer le chemin. On l'a poursuivi jusqu’au niveau de vision 20-20 à Buhene mais il tirait toujours. Il a blessé plusieurs civils » témoigne une autre changeur de monnaie qui a vécu la scène. 

Selon  Placide  Nzilamba, secrétaire technique de la société civile du Nord-Kivu, le bilan provisoire de ce drame fait état d'un mort et d'un blessé grave. 

« Un militaire vient de tuer une personne et blesser une autre dans une altercation autour d’argent à Majengo vers marché Ki 30. Maintenant ça tire de partout à vision vision 20 20 et environs. Les jeunes ne jurent que par la lapidation du militaire tueur », a brièvement indiqué Placide Nzilamba.

Ce militaire a été arrêté par ses compagnons d'armes, qui sont venus en intervention, après avoir été alertés par la population. Il a été conduit au bureau de la chefferie de Bukumu, où se tiennent depuis le week-end dernier, une audience en flagrance contre d'autres présumés meurtriers des taxi-motos.

« Le bandit tirait plusieurs coups de balles en voulant fuir. Les services de sécurité, alertés, ont vite mis la main sur ce bandit et présentement il se trouve au Bureau de la chefferie de Bukumu où il sera entendu dans une audience de flagrance qui s'y déroule d'ailleurs à l'encontre d'autres militaires, présumés meurtriers des civils dans une opération de traque des motos », indique pour sa part Thierry Gasisiro, acteur de la société civile de Nyiragongo. 

La semaine dernière, un autre cas de braquage d'un shop de vente des téléphones a été signalé, vers l’entrée Nyirabichanganya, toujours au quartier Majengo. 

Le week-end dernier, au moins trois conducteurs de moto ont été tués, dans le territoire de Nyiragongo, pour avoir refusé la confiscation de leurs engins, par les forces de défense et de sécurité. Un procès en flagrance, a d'ailleurs été ouvert contre, au moins sept présumés auteurs de ce drame. 

Plusieurs tirs en armes ont été entendus, dans la nuit de dimanche à ce lundi dans le territoire de Nyiragongo. Difficile pour l'heure de connaître le mobile de ces tirs mais les acteurs de la société civile annoncent que des enquêtes ont été ouvertes par les autorités compétentes. 

Jonathan Kombi, à Goma