La RDC fait face à une recrudescence inquiétante du virus Mpox, autrefois connu sous le nom de variole du singe, avec des foyers épidémiques observés principalement dans les régions du nord et de l'est du pays. Lors d'une conférence de presse conjointe tenue jeudi 15 août 2024 avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Samuel Roger Kamba Mulamba, a exposé les caractéristiques de cette maladie ainsi que les défis posés par sa propagation.
Le ministre a rappelé que la variole du singe, identifiée pour la première fois en 1958 chez des singes, a été signalée chez l'homme pour la première fois en RDC en 1971. Depuis lors, la maladie a persisté de manière endémique, avec des cas sporadiques, principalement dans les provinces du nord. Cependant, une nouvelle forme de transmission, par voie sexuelle, est désormais observée, particulièrement dans l'est du pays, exacerbant les craintes d'une propagation incontrôlée.
"Nous sommes particulièrement préoccupés par cette nouvelle forme de transmission sexuelle qui n’était pas courante auparavant," a déclaré le ministre Kamba Mulamba. "Cela complique la détection, car les symptômes peuvent être moins visibles, se manifestant principalement par des éruptions cutanées au niveau des organes génitaux, ce qui rend la maladie difficile à identifier et à contenir."
Le ministre a également expliqué que la maladie commence souvent par des symptômes similaires à ceux de la grippe, tels que des maux de tête, de la fièvre et des douleurs musculaires, avant que des éruptions cutanées caractéristiques n'apparaissent. La forme traditionnelle du virus, qui se transmet par contact direct avec des animaux infectés, continue de circuler dans les régions du nord, tandis que la nouvelle forme, propagée sexuellement, a émergé dans l'est, une zone déjà fragilisée par des conflits et une précarité accrue.
La situation en RDC est d'autant plus préoccupante que cette nouvelle souche de Mpox pourrait s'étendre au-delà des frontières, comme en témoigne le premier cas signalé récemment en Suède, marquant la propagation de la maladie en dehors de l'Afrique.
En réponse, le gouvernement congolais, en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres partenaires internationaux, intensifie ses efforts pour endiguer la propagation du virus. Des mesures de prévention, y compris des campagnes de sensibilisation et des initiatives pour renforcer la capacité de diagnostic, sont en cours pour tenter de freiner l'expansion du virus.
"Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités locales et internationales pour contenir cette menace. Il est crucial que les communautés comprennent les risques et adhèrent aux mesures de prévention," a souligné Kamba Mulamba.
La situation reste sous haute surveillance, et le ministère de la Santé a appelé à une vigilance accrue, en particulier dans les zones à risque. La RDC, déjà aux prises avec de nombreux défis sanitaires, se prépare à une éventuelle intensification de la lutte contre cette nouvelle menace.