Les activités socio-économiques sont paralysées depuis ce lundi 29 juillet dans la cité d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu). Pas de taxi-moto, les portes des maisons de commerce sont fermées et même le marché central d’Oicha n’est pas opérationnel.
Les habitants ont répondu au mot d’ordre de la société civile locale qui a demandé d’observer trois jours de grève pour exprimer la colère face au silence des autorités après les tueries d’une centaine de personnes la semaine dernière dans le groupement de Babila-Bakaiku, près de Mamove.
« Ce n’est pas normal que les gens meurent et aucune autorité, même locale ne s’est prononcée sur ce qui s’est passé alors que dans une semaine nous avons perdu plus de 100 personnes », explique à ACTUALITÉ.CD Isaac Kavalami, président de la société civile d’Oicha.
Le massacre dans le groupement de Babila-Bakaiku a fait 100 morts en l’intervalle d’une semaine, selon le décompte fait par la société civile locale. Mercredi et jeudi derniers, au moins 35 corps ont été constatés à la morgue de l’hôpital général d’Oicha. La plupart des victimes étaient achevées à coup de machette et par hache dans leurs champs précisément aux villages de Katerain, Kota okola, Nzakiya.
Pour la société civile locale qui parle des massacres de trop, aucune activité ne sera opérationnelle pendant trois jours dans la cité.
« C’est une manière pour nous de dire à ces autorités que c’est assez. On ne doit pas récolter des taxes à la population et être incapable de les protéger », ajoute Isaac Kavalami.
Les violences attribuées aux rebelles ADF, un groupe affilié à l’EI depuis 2019, ont pris de l’ampleur dans la région.
Selon le récent rapport des experts de l’ONU, plus de 1000 personnes ont été tuées depuis mi-octobre dernier, singulièrement dans la partie Nord du territoire de Beni et dans le sud de la province de l’Ituri où ces violences se sont « intensifiées », en dépit de l’opération Shujaa menée dans la zone par les armées congolaise et ougandaise depuis novembre 2021.
Yassin Kombi