Grève des transporteurs à Kinshasa : le gouvernement prend des mesures pour apaiser la situation

Photo d'illustration
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Les conducteurs de bus et taxi bus de la ville de Kinshasa, ont observé un mouvement de grève ce lundi 29 juillet 2024 pour dénoncer les tracasseries routières dont ils disent être victimes de la part de la police routière. Cette situation, à la base d'une paralysie des activités dans toute la capitale, a fait l'objet d'une réunion autour de la première ministre, Judith Suminwa Tuluka, à l'issue de laquelle quelques mesures ont été prises pour décanter la situation.

À en croire le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, faisant le compte rendu de cette rencontre qui a réuni le VPM des  transports, le gouverneur de la ville de Kinshasa et d'autres membres du gouvernement central, il était question pour la cheffe de l'exécutif de faire le point sur les différentes instructions qu'elle a données après l'alerte sur la perturbation des transports.

« D'abord la première ministre a été alertée très tôt ce matin sur les perturbations qui étaient observées dans la ville en termes de circulation à la suite de la grève des transporteurs. Dès les premières heures de la journée elle a donné des instructions aux différents ministres concernés, notamment le vice-premier ministre, ministre des transports, celui de l'économie, le ministre des finances. Et bien évidemment elle a eu des interactions avec les autorités urbaines. La réunion de tout à l'heure était un peu une réunion pour faire le point de différentes activités qui ont pu se faire autour de chaque ministre dans la journée parce qu'il s'agissait de la grève évidemment des transporteurs privés», a-t-il déclaré au sortir de cette rencontre.

Le vice-premier ministre chargé des transports, Jean-Pierre Bemba, avait, quant à lui, saisi l'occasion pour discuter avec les différents syndicats de Transco et Transcademia. S'agissant de Transco dont les agents sont en grève depuis une semaine pour arriérée de deux mois de leur salaire, le gouvernement a pris la décision d'apurer ce retard et de mettre à la disposition de l'entreprise quelques mètres cubes de carburant afin de la «soulager».

« Mais vous savez aussi que l'État intervient à travers Transco, mais qu'il existe aussi Transcademia qui est dédié spécialement aux étudiants, donc il était question par exemple pour le vice-premier ministre Jean-Pierre Bemba de faire le point des discussions avec les différents syndicats notamment ceux de Transco pour voir dans quelles mesures cette société peut opérer pleinement. Il y a eu des revendications qui ont été données notamment celles qui concernent l'attitude du comité de gestion dans la gestion quotidienne de l'entreprise, des décisions seront prises à ce propos, mais très rapidement le vice-premier ministre de l'économie a dit avoir mis à disposition quelques mètres cubes de carburant permettant à l'entreprise d'être soulagée, que les deux mois d'arriérés observés à ce niveau-là seront apurés. Il était question de regarder aussi la situation du côté de Transcademia et les dispositions qui devaient être prises de ce côté-là l'ont été aussi pour nous assurer que de manière générale la problématique de transport pour ce concerne l'État a été mise sur la table», a rassuré Patrick Muyaya.

Présent à cette réunion, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, a fustigé ce qu'il a appelé « une grève sauvage» d'autant plus qu'il n'y a pas eu un préavis de la part des opérateurs privés œuvrant dans le secteur des transports dans la capitale. Il précise qu'il ne s'agit pas d'une quelconque tracasserie mais plutôt d'un contrôle de routine des agents de la division des transports.

 « il était question de bosser la situation comme cela s'est relevée ce matin par cette grève que nous qualifions sauvage, parce qu'il n'y a pas eu un préavis, alors que nous avons un cadre de concertation au niveau de la ville où le gouverneur entretient des relations directes les opérateurs privés œuvrant dans le secteur du transport urbain. Il est juste question de contrôle de routine des agents de la division des transports», a-t-il précisé.

Le déplacement était un casse-tête en ce début de semaine pour plusieurs Kinois qui empruntent les transports en commun. On pouvait constater des groupes de gens sur les différents arrêts de bus à Kinshasa, où seules les motos pouvaient travailler tout en majorant  le prix des courses. Mais au début d'après-midi, quelques taxis jaunes étaient visibles sur les artères de la capitale.

Ce même lundi 29 juillet, la délégation syndicale de Transco a appelé à la fin de leur mouvement de grève amorcée depuis le 22 du mois en cours, dénonçant la mégestion de l'équipe dirigeante ainsi que le retard de la paie des agents.

Samyr LUKOMBO