RDC : le gouvernement envisage de doter les enseignants du statut d'agent de la Fonction Publique en complément de leur statut particulier

Les élèves pendant l'ENAFEP à Bukavu
Les élèves pendant l'ENAFEP à Bukavu

Dans sa communication lors de la 6e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 19 juillet 2024, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a appelé à la prise de mesures visant l'amélioration des conditions de travail et de vie des enseignants en République Démocratique du Congo. Il justifie cette interpellation compte tenu du rôle "non négligeable qu’ils jouent au sein de notre société et dans la perspective d'obtenir une éducation de qualité et de redorer l'image de ce noble, respectable et prestigieux métier".

À cet égard, a-t-il insisté, il convient de les doter d'un statut particulier fondamental qui leur garantit des salaires décents et dignes, des avantages spécifiques ainsi que des conditions de travail motivantes et sécurisantes. De plus, a-t-il fait savoir, ce statut devra prévoir l'augmentation du niveau de formation et l'ajustement des mécanismes de leur recyclage.

"Des réflexions devraient également être menées à l'idée d'accorder aux enseignants le statut d'agent de la Fonction Publique en complément de leur statut particulier. Cependant, l'octroi de ce statut pourrait naturellement entraîner des défis d'où la nécessité de veiller à ce que les spécificités de la profession enseignante soient pleinement prises en compte dans le cadre du statut de la fonction publique. Bien que cette mesure puisse offrir plusieurs avantages, une analyse plus approfondie s'avère nécessaire pour évaluer pleinement ces implications potentielles. Il est également indispensable de consulter toutes les parties prenantes concernées, y compris les enseignants eux-mêmes dans le cadre de ce processus", a-t-il recommandé dans le compte rendu de la réunion.

Pour ce faire, le vice-premier ministre, ministre de la Fonction Publique, ainsi que la ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale et Initiation à la Nouvelle Citoyenneté ont été chargés d'initier ce travail de réflexion et de consultation car, a précisé le Président de la République, "il est essentiel que nous progressions ensemble pour assurer un avenir meilleur à nos enseignants et, par ricochet, à notre système éducatif tout entier".

Depuis plusieurs années déjà, les enseignants du secteur public et privé de l’éducation nationale ont toujours déploré les conditions dans lesquelles ils exercent leur travail. Les professionnels de la craie ont toujours demandé au gouvernement de convoquer des assises sur la politique salariale. Ils ont également plaidé pour une réforme en matière de rémunération dans l’administration publique et dans l’enseignement afin de restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés.

Dans le même registre, ils ont toujours estimé que pour relever la qualité de l'enseignement, il est absolument nécessaire que l'État assume ses responsabilités en offrant aux enseignants des salaires décents et aux élèves des infrastructures scolaires viables, surtout à la suite de la gratuité de l'enseignement.

Clément MUAMBA