Nord-Kivu : à Beni, l’hôpital général de référence de Mutwanga met fin à la gratuité de la maternité

Beni vue d'une artère
Vue d'une artère à Beni/Ph. ACTUALITE.CD

L’Hôpital Général de Référence de Mutwanga, situé dans le territoire de Beni (Nord-Kivu), vient de mettre fin à la gratuité de la maternité, un programme mis en place par le gouvernement congolais. Lancée le 30 juin 2024, cette initiative visait à offrir des soins gratuits aux femmes enceintes, englobant la grossesse, l’accouchement ainsi que les soins postnatals et néonataux.

Le 30 juin 2025 marquait la fin de cette prise en charge gratuite, comme l’a annoncé le Dr Paluku Kasongo Germain, Médecin Directeur de l'établissement, lors d’une réunion du comité de direction élargie aux leaders communautaires, tenue le jeudi 03 juillet. À partir de maintenant, les femmes devront s'acquitter d'une tarification forfaitaire, bien que certains services continueront d'être subventionnés.

« Ainsi, nous avons décidé qu'à partir du 5 juillet 2025, seules les consultations pour les enfants de 0 à 5 ans seront gratuites, mais désormais les services d'accouchement seront payants, et les frais connexes seront également payants. À partir du 19 juillet, si aucune solution n’est trouvée, tous les services seront payants afin d’éviter l’irréparable dans nos structures. Cette mesure est prise dans l'attente d'une réaction concrète du gouvernement et de la signature de l'avenant sur la convention de collaboration spécifique aux structures confessionnelles, dans le souci d'assurer réellement des soins de qualité à notre population », a déclaré docteur Paluku Kasongo Germain, médecin directeur de l'hôpital général de référence de Mutwanga.

La gratuité de la maternité avait pour but de rendre accessibles des soins de santé essentiels liés à la grossesse et à l’accouchement à toutes les femmes, dans le but de réduire la mortalité maternelle et infantile. Un an après son lancement, cette initiative a facilité l'accès à des soins indispensables pour de nombreuses femmes.

Ce programme, qui s’est achevé depuis le 30 juin 2025, a permis la prise en charge des soins pour les femmes enceintes ainsi que pour les nouveau-nés de moins d’un mois. Madame Marie Sambreti, cheffe de service Genre, Famille et Enfants dans le secteur de Ruwenzori, a signalé que plusieurs membres du personnel de cette structure médicale sont restés impayés depuis le lancement de ce programme.

Elle a toutefois exprimé sa gratitude envers le gouvernement congolais pour la mise en place d’un plateau de soins dédié aux femmes enceintes souffrantes et aux enfants, garantissant un suivi approprié dans les services de gynécologie et de néonatologie.

« Le personnel dont les médecins, les infirmières ou infirmiers, les accoucheuses ou sages femmes, tous sont dans une difficulté qu’on ne peut même pas imaginer. Ils n’ont aussi même pas de prime de gratuité tel que promis, cette prime-là ne vient même pas. Nous saluons le gouvernement congolais pour avoir mis en place un plateau technique solide en faveur des femmes enceintes et des enfants. Les services de gynécologie et de néonatologie ont permis de sauver de nombreuses vies », a-t-elle fait savoir.

Ce programme visait principalement à éliminer les barrières financières qui empêchaient l'accès aux soins de santé pendant la grossesse et l'accouchement. Il a également encouragé une approche de santé préventive, incitant les femmes à effectuer des consultations prénatales régulières et à bénéficier de soins postnatals.

Grâce à cette initiative, plusieurs centaines de femmes ont reçu des soins, contribuant à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Le programme a été considéré comme une avancée significative vers la réalisation de la couverture santé universelle et un progrès social pour les femmes de la zone de santé rurale de Mutwanga, dans le Nord-Kivu.

Lancé en septembre 2023 par le président Félix Tshisekedi, le programme de gratuité de la maternité et des soins du nouveau-né visait à garantir des soins de qualité et gratuits à toutes les femmes enceintes, à celles ayant accouché et aux nouveau-nés pendant leur premier mois de vie. À ce jour, plus de 2 millions de femmes et de bébés ont été pris en charge, selon les chiffres du gouvernement.

Josué Mutanava, à Goma