La situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la RDC ne cesse de se détériorer à la suite des violents combats entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame. La question était au centre des échanges jeudi 4 juillet 2024 entre la première ministre Judith Suminwa Tuluka et Bruno Lemarquis, Coordonnateur résident et Coordonnateur des opérations humanitaires en RDC. Pendant les discussions, les deux parties ont par la même occasion aborder les questions relatives à la future collaboration entre la cheffe du Gouvernement Congolais et la Communauté Humanitaire.
« Nous sommes en train de préparer notre prochain cadre de coopération avec la RDC. On a échangé sur l'appui aux priorités de développement du Gouvernement congolais et sur la situation humanitaire dramatique dans l'Est de la RDC, surtout avec le dernier développement de la situation sécuritaire dans le territoire de Lubero », a déclaré Bruno Lemarquis à l'issue de l'entretien avec la Cheffe du gouvernement de la République.
Autre sujet abordé, c'est le désengagement de la Monusco en RDC. Il a souligné l'importance de travailler en profondeur pour le début de cette transition surtout dans le Sud-Kivu. Les besoins humanitaires sont énormes en RDC surtout avec la résurgence du M23 qui a poussé au déplacement forcé de la population et l'activisme d'autres groupes armés, a insisté l'invité de la Première Ministre. La RDC compte près de 7, 3 millions de déplacés, plus exactement 40% en Ituri, plus de 30% au Nord-Kivu et 20 % au Sud-Kivu.
« Comme on le sait il y a énormément des groupes armés, il y a un besoin humanitaire en République Démocratique du Congo, les besoins humanitaires sont énormes depuis 2 ans donc il y a une dégradation du climat sécuritaire, de la situation sécuritaire notamment du fait de la reprise, de la résurgence du M23 qui a pris un certain nombre des territoires qui a poussé des déplacements très très important des populations mais aussi l'activisme des ADF surtout au Nord du Nord-Kivu, la situation en Ituri également beaucoup de recrudescence des combats notamment dans le territoire de Djugu avec l'activisme de Codeco donc récemment il y a eu des nombreux nouveaux déplacés, la RDC a maintenant à peu près 7.3 millions de déplacés c'est gigantesque en pourcentage ça parle mieux 40% de la population de l'Ituri, imaginons ce que sait 40% de la population de l'Ituri est déplacé et plus de 30% de la population du Nord-Kivu est déplacé, plus de 20% de la population du Sud-Kivu est déplacé », a-t-il déploré dans son intervention.
Le Coordonnateur des opérations humanitaires en RDC a émis le vœu de voir que les solutions politiques et le processus en cours portent des fruits. Il a par ailleurs saisi l'occasion pour lancer un appel aux donateurs afin de répondre aux besoins humanitaires qui s'élèvent à 2,6 milliards de dollars américains.
« Nous espérons vraiment que les solutions politiques, le processus en cours vont porter des fruits parce que c'est vraiment la condition sinequanone pour arriver à ce que les gens retournent chez eux, les conditions soient réunies pour que les gens retournent chez eux. J'en profite également pour faire un appel à la Communauté des donateurs puisque les besoins humanitaires sont gigantesques donc les besoins financiers pour répondre à tous ces besoins sont également gigantesques, le plan de réponse humanitaire à l'heure d'aujourd'hui qui s'élève à 2.6 milliards USD ne finançait qu'à peut être un quart ce qui veut dire que la réponse humanitaire pour les personnes déplacées, les personnes qui vivent dans des états de grande précarité c'est vraiment insuffisante, on remercie les efforts faits par nos partenaires mais ce n'est pas simplement suffisants, il suffit d'aller à l'Est de la République Démocratique du Congo, dans les sites de déplacés pour voir que la réponse n'est pas adéquate », a prévenu le Coordonnateur des opérations humanitaires en RDC.
La crise humanitaire en République Démocratique du Congo a pris des proportions alarmantes. De nouvelles flambées de violence, notamment à l’est du pays, obligent les populations affectées à des déplacements répétés et massifs. C'est dans ce cadre que le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et la communauté humanitaire ont lancé mardi 20 février dernier à Kinshasa un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire 2024, en vue de fournir une assistance vitale et des services de protection à 8,7 millions de personnes dont la survie dépend largement de l’aide d’urgence.
Clément MUAMBA