Nord-Kivu : 4 morts à Nziapanda-Manguredjipa à la suite des altercations entre forces de l'ordre et manifestants anti-ADF

Au moins quatre personnes ont été tuées ce samedi 15 juin à Nziapanda-Manguredjipa (Lubero) dans diverses altercations entre forces de sécurité et des jeunes manifestants qui protestent depuis trois jours contre les attaques meurtrières des ADF dans cette région du territoire de Lubero (Nord-Kivu).  

Les premières victimes sont deux militaires des forces congolaises (FARDC) qui ont été lynchés autour d'une heure du matin par des jeunes qui patrouillaient. Selon les sources sécuritaires contactées par ACTUALITE.CD, ces militaires perchés sur un camion de marque 1924, transportant des bois d'œuvre, revenaient de Kambau, chef-lieu du groupement de Bapakombe où l'armée congolaise a érigé sa base arrière, et se rendaient à Nziapanda en vue de ravitailler leurs unités en ration alimentaire. Arrivés à Nziapanda, ils ont croisé des jeunes qui les ont soupçonnés d'être des inconnus armés et les ont immédiatement exécutés puis brûlés vifs. Sur place, le camion a également été incendié par des jeunes en colère. Le chef a réussi à s'en fuire. Informés de l'incident, les militaires, membres de leurs unités sont venus de Kambau pour tenter de rétablir de l'ordre à Nziapanda. S'en sont suivi des altérations avec des jeunes manifestants. Les militaires ont lancé des tirs de sommation. D'après le fonctionnaire délégué de l'État basé à Nziapanda, deux autres personnes sont mortes dans ces circonstances. Il s'agit d'après Julio Mabanga, d'un civil atteint d'une balle et d'un agent de renseignements lynchés par des manifestants alors qu'il tentait de filmer les altercations. Des morts qui ramènent à 4 le nombre de personnes tuées à Nziapanda. 

Ces incidents surviennent à la suite des attaques meurtrières des ADF perpétrés mercredi à Maikengu, derrière Kambau où 42 personnes ont été tuées. Des jeunes tentent de s'organiser pour empêcher l'irruption des rebelles dans leurs entités. Ils érigent des barricades où ils contrôlent des pièces d'identité à tout passant. 

Claude Sengenya