Lors de la 124e réunion du conseil des ministres, le Président Félix Tshisekedi a renouvelé sa demande au gouvernement de prendre des mesures urgentes pour mieux encadrer la commercialisation du cobalt et augmenter les recettes provenant de son exploitation. Faisant référence à sa communication du 25 mai 2023, il a rappelé qu'il avait attiré l'attention sur le fait que la valeur des multinationales utilisant le cobalt augmentait fortement, dépassant largement le produit intérieur brut national, tandis que la République Démocratique du Congo bénéficiait très peu des revenus tirés de son exploitation.
Entre-temps, selon le compte rendu de la réunion, il a observé que le cours du cobalt avait encore baissé, passant d'un peu plus de 31 000 USD la tonne en 2023 à 28 727 USD actuellement. Cette baisse continue est principalement due à la surabondance de cobalt sur le marché international, résultant non seulement d'une offre excessive en provenance de la RDC, mais également de l'augmentation de l'exploitation artisanale, nécessitant un renforcement de l'encadrement pour éviter une perte de revenus pour l'État.
"En effet, le Président de la République a souligné que la baisse du cours du cobalt entraîne une diminution du chiffre d'affaires des entreprises minières locales, une baisse des recettes fiscales et douanières, ainsi qu'une réduction de la redevance minière, menaçant l'emploi et compromettant les perspectives de revenus issus de l'impôt sur les superprofits", note Félix Tshisekedi dans le compte rendu de la réunion.
Face à cette situation, a-t-il poursuivi, il est crucial de combler les lacunes en matière de contrôle et de régulation dans l'approvisionnement, l'exploitation et la fixation des prix des substances minérales stratégiques, en particulier du cobalt. À cet effet, le Premier ministre a été invité, sur la base des propositions de l'ARECOMS (Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques), à évaluer la nécessité d'introduire des quotas d'exportation ou d'adopter d'autres mesures visant à garantir un prix équitable pour notre cobalt. Le Président de la République en appelle donc à des propositions et mesures urgentes de la part de l'autorité de régulation.
"Il a également demandé au Premier ministre de veiller à ce que les ministres en charge du budget, des finances et des mines mettent prioritairement à la disposition de l'ARECOMS les ressources nécessaires pour exécuter les tâches susmentionnées, afin qu'elle puisse agir avec promptitude et diligence dans le but de contribuer à une amélioration rapide des revenus de l'État provenant de notre cobalt", ajoute le compte rendu de la réunion.
La République Démocratique du Congo est un "scandale géologique", avec des ressources minières importantes et variées (cuivre, cobalt, coltan, or, diamants). Premier producteur mondial de cobalt, une matière première stratégique pour l’industrie automobile, la RDC est également un acteur majeur pour le cuivre et l’or.
Le gouvernement de la RDC, qui peine à diversifier son économie, tire ses principales ressources du secteur minier. Cependant, ce secteur est imprévisible en raison des fluctuations des cours des matières premières.
Clément MUAMBA