Crise humanitaire en RDC : les conditions de vie des déplacés se détériorent pendant la saison des pluies

Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma
Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma

Avec l'arrivée de la saison des pluies en République démocratique du Congo (RDC), les conditions de vie des personnes déplacées dans les camps qui ont fui les conflits en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu se sont rapidement détériorées. Les familles se retrouvent à s'abriter sous de minces bâches soutenues par des branches de bois, tandis que les fortes pluies rendent leurs conditions de vie invivables.

Outre l'aggravation de l'insécurité alimentaire, ces conditions difficiles ont également contribué à une crise sanitaire croissante. L'UNICEF signale que le choléra sévit dans les camps, avec la RDC faisant face à sa pire épidémie de choléra depuis 2017.

Depuis le début de l'intensification de ses opérations en juin, le  Programme alimentaire mondial (PAM) a progressivement élargi sa portée, passant d'une assistance alimentaire moyenne d'un demi-million de personnes par mois au premier semestre de cette année à 1,2 million de personnes en juillet. Cette assistance comprend des programmes alimentaires en nature, en espèces et de nutrition.

Cependant, le manque de financement entrave les efforts des acteurs humanitaires pour étendre son programme à ceux qui ont des besoins extrêmes. Bien que l'assistance du PAM soit nécessaire pour 3,6 millions de personnes dans les provinces touchées par les conflits, les ressources financières nécessaires font défaut. En conséquence, le PAM est contraint de mettre en place des mesures de priorisation drastiques, concentrant ses ressources sur les personnes déplacées internes dans les camps, laissant de nombreuses autres personnes, y compris les communautés d'accueil, vulnérables à une grave insécurité alimentaire.

Le PAM lance donc un appel urgent pour obtenir 629,7 millions de dollars américains afin de répondre aux besoins les plus pressants dans les trois provinces touchées par les conflits au cours des six prochains mois, de septembre 2023 à février 2024, et de couvrir les besoins de 3,6 millions de personnes. Des ressources prévisibles et flexibles sont indispensables pour garantir une réponse efficace et rapide, compte tenu de la fragilité de la situation sécuritaire et humanitaire.

Malgré les efforts des organisations humanitaires, la situation demeure critique. À partir d'octobre, en raison du manque de fonds pour les distributions en espèces, le PAM sera contraint de réduire considérablement ces distributions, ce qui affectera le nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire qu'il pourra aider, y compris les femmes et les jeunes enfants.

Pour pallier ce manque de fonds, le PAM intensifie ses activités alimentaires en nature dans les provinces touchées par les conflits. Cependant, des ressources sont nécessaires de toute urgence pour acheter des légumineuses et de l'huile végétale afin de compléter les rations alimentaires, qui risquent actuellement d'être réduites à une demi-portion.