RDC : quels sont les mécanismes de financement innovants pour les industries culturelles et créatives ?

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Le secteur culturel congolais est parfois vu et décrit comme étant parent pauvre parmi tant d’autres secteurs de la vie nationale. L’une des raisons est le fait que les industries culturelles et créatives ne sont pas toujours en première ligne quand il faut obtenir des financements pour des projets auprès des partenaires. La faute, relève Tyson Meya, artiste pianiste et auteur-compositeur, aux artistes et opérateurs culturels qui travaillent, pour beaucoup, dans l’informel.

C’est dans ce sens que Tyson Meya, avec sa structure culturelle “Café Music Smile” a mis en place, en compagnie de la structure “Iyo Africa”, le programme “Iyo fund” pour pallier ce problème. En effet, ce programme se veut une plateforme d’appui et de financement pour la croissance des industries culturelles et créatives en RDC et en Afrique Centrale.

« Le projet se veut de pouvoir aider les créateurs culturels, artistes, opérateurs, structures, start-up qui travaillent dans le domaine des industries culturelles et créatives de pouvoir être prêts à travailler avec des investisseurs, des banques, des partenaires pour accéder aux investissements. L’idée, c’est de contribuer à la croissance de ces créateurs et ces structures », a indiqué Tyson Meya.

Pour ce faire, 4 services sont disponibles dans ce programme. Premièrement, les formations liées à la gestion administrative et financière. Cela parce que dans le domaine des industries culturelles et créatives en RDC, il y a des problèmes tels que la structuration et la gestion, la réglementation, le financement, le réseautage et la coopération. 

Il est prévu des formations avec des formateurs locaux et des experts au niveau européen qui vont participer pour ce qui est de la gestion administrative et financière pour permettre aux créateurs d’être plus formels et avoir accès aux subventions et aux crédits, et avoir des possibilités de travailler avec des investisseurs.

Deuxièmement, le service de subvention. Les initiateurs ont reçu un package de moyens pour subventionner les projets des créateurs culturels. Pour un début, 50 projets seront retenus pour 2023-2024. Avec d’autres partenaires, ils sont en train d’harmoniser jusqu’à 100 projets et 200 pour les autres années à venir. Ces projets sont financés non pas seulement à Kinshasa mais également à Lubumbashi, Kisangani, Goma, Bukavu et dans la province du Kongo-Central.

Troisièmement, le service de financement participatif. “On ne sait pas donner des subventions à tout le monde car c’est tous les artistes qui ont des projets”, souligne Tyson Meya. La stratégie pour contourner cela, c’est avoir un fond propre et se faire compléter par la plateforme. 

Quatrièmement, le réseautage et la coopération. L’Union Européenne fait partie des partenaires de ce projet et pèsera de son poids pour pouvoir connecter les créateurs culturels congolais avec ceux qui sont au niveau de l’Europe, surtout dans l’espace Schengen. 

Toutes ces questions seront approfondies dans un atelier programme de sensibilisation sur le financement sous le thème de “mécanismes de financement innovants pour les industries culturelles et créatives, à l’académie des beaux-arts, jeudi 31 août, à 14h. L’entrée est libre.

“Nous allons expliquer comment les services fonctionnent, comment les subventions se feront, on va présenter le site et l’application mobile, ainsi que les partenaires qui sont derrière le projet. Et voir comment travailler ensemble pour aider à ce que le projet au niveau de la culture, puisse être développé et que les entreprises culturelles puissent contribuer à l’économie nationale”, explique Tyson.

Emmanuel Kuzamba