Caricature : Matata Ponyo réfugié à l’étranger après sa condamnation

Caricature Kash/ACTUALITE.CD
Caricature Kash/ACTUALITE.CD

L’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo a officiellement été déclaré en exil, deux mois après avoir disparu du pays. Selon Francklin Tshamala, secrétaire général de son parti LGD, Matata a fui la RDC pour échapper à des pressions qu’il juge inconstitutionnelles, après sa condamnation à dix ans de travaux forcés par la Cour constitutionnelle. Bien qu’il ne précise pas encore sa localisation, le parti assure qu’il est « vivant et en sécurité ».

Le LGD rejette catégoriquement la décision judiciaire, dénonçant un procès politique mené depuis quatre ans dans le but d’écarter Matata de la scène politique. Le parti évoque de graves violations de droits humains, notamment des actes de torture, des perquisitions arbitraires, la confiscation de passeports et même un possible empoisonnement. La famille de Matata aurait également été ciblée, empêchée de voyager ou d’accéder aux soins.

L’affaire Bukanga-Lonzo, à l’origine de sa condamnation, concerne le détournement présumé de plus de 285 millions de dollars destinés à un projet agro-industriel. La Cour constitutionnelle a estimé être compétente pour juger Matata, malgré son statut de député, arguant que les poursuites ont commencé avant son élection. Cette position a été contestée par l’Assemblée nationale, qui dénonce une violation de la Constitution.

Matata Ponyo considère l’affaire comme une manœuvre politique. Il accuse la justice d’être instrumentalisée par le pouvoir pour affaiblir l’opposition. Ses avocats ont annoncé une nouvelle requête en inconstitutionnalité. Pendant ce temps, le LGD affirme qu’il poursuivra son combat pour l’État de droit, aux côtés de l’opposition exilée et locale, ainsi que des confessions religieuses.