Genocost : les écrivains appelés à théoriser les différentes guerres de Kisangani

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Des acteurs de la société civile

Ce samedi 2 juillet, lors de la commémoration du Genocost, les acteurs de la société civile ont appelé les écrivains, les musiciens et les sculpteurs à produire des œuvres autour des différentes guerres de Kisangani.

Les organisations de la société civile ont tenu leur rassemblement patriotique au rond-point du canon. Ceux ayant pris la parole ont invité les écrivains, les musiciens et les sculpteurs à immortaliser les guerres des 3, 1 et 6 jours. Ces guerres ont eu lieu entre 1999 et 2000.

« Nous ne voulons plus que les guerres se répètent. Et pour y arriver, nous devons connaître ce qui s'était passé. Les gens écrivent peu sur ces histoires et il n'y a pas d'éléments référentiels », a constaté Maître Blaise Monduka de l'ONG UKUMBUSHO.

La ville de Kisangani est autrement appelée Ville martyre. Les guerres opposant les armes rwandaise et ougandaise en 2000 ont conduit à la disparition de plusieurs vies, estimées à plus de mille. Pour Maître Michel Biambe Lumumba, « la génération actuelle, nous n'avons pas une mémoire tout à fait claire des atrocités macabres que nous avons subies ».

Sa crainte est de voir « les générations futures ne plus reconnaître tous les maux que nous avons subi ». Pour cet avocat et scientifique, « il y a lieu que les écrivains théorisent notre tragédie. Il y a à ce que nous puissions vivre cette tragédie au travers des chansons, des poèmes, des humours. Il faut que les scientifiques écrivent pour que cela puisse servir de témoignage parce que nous parlons justice ».

Ces membres de la société civile ont appelé le gouvernement à motiver les écrivains et les autres artistes pour immortaliser les guerres de Kisangani. Toutefois, ils ont appelé les artistes à faire aussi leurs parts. Kisangani a connu une perte énorme lors des guerres de 1999 et 2000. Depuis là, la ville peine à se relever. Elle est l'ombre d'elle-même. 

Gaston MUKENDI, à Kisangani