Martin Fayulu s’oppose catégoriquement à la décision du gouvernement d’organiser conjointement les opérations d’enrôlement des électeurs et du recensement de la population. Pourtant, l’option a été déjà levée par l’exécutif national qui la justifie par des besoins d’orthodoxie budgétaire.
« A ceux qui évoquent le recensement comme préalable aux élections, rappelez-vous qu’en 2015, on a failli nous emmener dans ce sens et il y a eu des troubles ici. Le peuple a dit non. Nous avons un système qui a fait ses preuves. Nous sommes allés allés à l’identification des électeurs en 2005, en 2010 et en 2017. Nous avons l’expérience pour cet exercice », a t-il dit dans une conférence de presse ce vendredi.
Et d’ajouter:
« Ça coute moins que recenser tous les citoyens congolais. Le recensement va plus loin. Il concerne tout le monde, même les étrangers. Pour les élections, l’enrôlement est suffisant. Même dans les pays qui organisent le recensement, ils demandent toujours aux gens d’aller s’enrôler pour les élections ».
Pour lui, ce n’est même une matière de discussion: « Pour nous, il n’est nullement question d’entendre parler de mutualisation. Nous savons pourquoi on avait créé l’ONIP. La CENI est seule responsable pour l’identification des électeurs ».
La CENI, elle-même, est contre cette proposition de mutualisation.
« La lenteur dans la mutualisation des opérations d’identification de la population, de recensement de la population et de l’habitat ainsi que de l’enrôlement des électeurs est de nature à retarder le processus électoral déjà soumis aux contraintes de délai constitutionnel », expliquait Denis Kadima en présentant la feuille de route du processus électoral. Le président de la CENI espère que cette question sera traitée avec prudence par le gouvernement.
De son côté, Nicolas Kazadi, ministre des finances, estime que cette mutualisation des ressources ne va pas entamer l’indépendance et l’autonomie de la CENI.
Ivan Kasongo