Résurgence du M23 : Le CEPAS sonne l'alarme et sensibilise la société civile autour de ces conflits à l'Est du pays

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Photo d'illustration

Réunis, le Mercredi 30 Mars 2022, acteurs de la société civile, chercheurs, politologues et notables de l’Est, autour d'une conférence débat sur le thème : " Comprendre les conflits en RDC ", le Centre d'Etudes Pour l'Action Sociale CEPAS invite les décideurs congolais à prendre au sérieux les conflits à l'Est du pays. Ce dernier déplore le silence de l'État congolais face aux combats qui ont opposé depuis lundi 28 Mars 2022 l'armée congolaise aux rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) et qui est à la base du déplacement de plus de 10.000 congolais en 72 heures seulement. 

Organisé par le Père Rigobert Minani Bihuzo, chef de secteur de recherche et animations socio politique CEPAS, cette conférence débat a réuni les spécialistes en matière de paix, en se focalisant sur le troisième chapitre du livre " Les défis de la construction de la paix en RDC et l'engagement de l'église", publié récemment par le Père Rigobert Minani Bihuzo 

Intitulé " Les conflits en RDC de 2003 à 2013", le troisième chapitre de ce livre donne des pistes de solution pouvant permettre à l'État congolais de résoudre les problèmes de conflits à l'Est de la RDC. 

L'objectif poursuivi par ladite conférence débat a été de voir comment réveiller la conscience des décideurs congolais sur les conflits qui ne cessent de se répéter à l'est du pays et les pousser à mener des actions concrètes pour restaurer la paix dans cette partie de la République.

" Malgré la gravité de la situation des conflits à l'Est, nous avons l'impression que l'opinion à l'ouest principalement à Kinshasa dans les milieux officiels comme celui de la société civile et des chercheurs, on n'en parle pas. Depuis trois jours, on voit plus de déplacés comme des réfugiés. Comme si c'était un fait anonyme. Ça, ce n'est pas acceptable pour un pays", a estimé le père Rigobert Minani. 

Selon le Père Rigobert Minani Bihuzo, la résurgence du M23 est dûe à l'échec des dernières négociations de Kinshasa entre ce mouvement et les autorités congolaises. 

"Le M23 est un arbre qui cache la forêt.  Donc, sa renaissance aujourd'hui de façon pratique c'est à cause de l'échec de négociations qu'ils ont faites dernièrement à Kinshasa avec le régime en place. Mais fondamentalement, à chaque fois qu'ils émergent comme celà, c'est souvent pour pouvoir pousser une cause qui va bien au-delà de ce qu'on voit. Pour moi, il est important aujourd'hui d'aborder cette question en profondeur en connaissance de causes structurelles de ces conflits, les causes qui déclenchent et aggravent ces conflits", a-t-il précisé.

Comme piste de solution, le Centre d’Etudes pour l’Action Sociale CEPAS recommande au gouvernement congolais d’aborder en profondeur les causes structurelles, déclencheurs et aggravantes de la question du mouvement du M23 pour espérer la vider définitivement dans l’avenir. Les participants à cette première série de débats programmés par le Cepas ont émis le vœu de voir la RDC assurer seule sa sécurité et ne pas la sous-traiter comme c’est le cas actuellement. Cela devra passer par plusieurs reformes, mais aussi la restauration de l’autorité de l’Etat a travers la république. La RDC doit avoir sa propre doctrine sécuritaire, insiste le Père Minani. Aussi, il doit avoir le courage un jour de se mettre à table, avec le Rwanda et l’Ouganda, pour aborder avec franchises, toutes les questions et revendications en rapport avec ces conflits de l’Est.  Parce que, jusqu’à présent, tout le monde fait le faux-fuyant et ça ne vas aider à quoi que ce soit.  

Le Cepas propose aussi l’ouvrage " Les Défis de la construction de la paix en République Démocratique du Congo et l'engagement de l'église" publié récemment par le Père Rigobert Minani Bihuzo qui explique clairement étape par étape tous les conflits militaires de l'Est de la RDC et propose, par ailleurs, des pistes de solutions. Un atlas encyclopédique des conflits à l’Est, qui est vendu à la librairie du Cepas et coûte 100 USD pour les institutions, 50 USD pour les personnels et 20 USD pour les étudiants.