RDC : « politiques inclusives, valorisation des initiatives des femmes... » quelques solutions contre le changement climatique

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Ce 21 mars, le monde célèbre la journée internationale des forêts. Pour ce faire, la délégation de l’Union européenne et l’Ambassade des Pays-Bas ont organisé une table ronde à Kinshasa sur l'autonomisation des femmes en tant qu'actrices de la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement. Cet événement était également en lien avec les différents thèmes du mois dédié aux droits des femmes. 

Catherine Moyamu, enseignante chercheure à l’Université de Kisangani a fait un état des lieux sur les effets sexués du changement climatique en RDC.

« Les cultures rétrogrades font encore que la femme ne soit pas placée à certains niveaux de responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, elle est la première victime de ces changements et peut mieux s'approprier les stratégies pour parvenir à un résultat satisfaisant », a-t-elle fait savoir.

 Cathérine Moyamu a par ailleurs plaidé pour que le financement des projets environnementaux tienne compte de 60 % de représentativité féminine. 

Députée nationale et membre de la Commission Environnement à l’Assemblée Nationale, ancienne ministre provinciale de l’Environnement au Sud-Kivu, Adolphine Muley, a décrit les situations auxquelles sont confrontées les femmes et autres populations vivant dans les milieux ruraux en RDC. Elle a souligné le fait que « La femme autochtone n’est peut-être pas informée de l’impact du réchauffement climatique. Mais son quotidien est étroitement lié à la forêt et elle vit ces changements tous les jours. Dans le territoire de Kalehe, des femmes et des filles sont parfois victimes de violences sexuelles parce qu'elles vont à la recherche du bois et de l'eau. La RDC a beaucoup d'opportunités(...) Mais il faut des mécanismes adaptés aux besoins de la communauté nationale et internationale ». 

Chouchouna Losale, en tant que vice coordonnatrice nationale chargée des programmes à la Coalition des Femmes Leaders pour l’environnement et développement durable (CFLEDD), a parlé de la contribution de cette organisation à la lutte contre le réchauffement climatique. 

Point focal changement climatique et genre au ministère de l’environnement et du développement durable et coordonnatrice nationale de Rainforest pour l’éducation et la communication sur le changement climatique, Martine Badibanga a parlé du programme gouvernemental pour intégrer le genre dans la politique environnementale. 

 Julienne Lusenge a quant à elle présenté un modèle type des initiatives mises en place par le Fonds pour les femmes congolaises (FFC) en faveur de l’autonomisation des femmes face au changement climatique.

Il s’agit notamment de l’installation d’une station à biogaz afin de réduire la consommation en charbon et bois de chauffage, des ateliers de renforcement des capacités des femmes sur la gestion et recyclage des déchets en agriculture, élevage et autres, la fabrication des foyers améliorés ainsi que la fabrication des boules de braise et des briquettes.

« Si on donne des services de base dans les villages, il y aura moins de pression sur les forêts. On ne peut pas demander aux femmes de protéger les forêts sans mettre à leur disposition des services qui leur permettent de survivre », a-t-elle indiqué.  

L’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, Jolke Oppewal a à son tour souligné l’importance de l’apport de la femme dans cette lutte.  Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de l’Union Européenne  en RDC a ajouté le fait qu’en résumé l'inclusion est le remède efficace à la recherche des solutions contre le changement climatique. Cela concerne les hommes, les femmes, les jeunes, les populations autochtones et autres.

Des activistes, des professionnels des médias, des délégués d’organisations de défense des droits des femmes et des minorités ont pris part à cet évènement. 

Pour rappel, le thème national pour le mois de mars en RDC est « l'autonomisation des femmes et filles dans le contexte de lutte contre le changement climatique et la réduction des risques des catastrophes ». Le thème au niveau international est « l’égalité des sexes pour un avenir durable ».

Prisca Lokale