RDC : « le jour où nous nous ferons confiance, le ministère de l'intérieur organisera les élections comme dans beaucoup d'autres pays » Jacques Djoli

Isoloir dans un bureau de vote.

Intervenant à la journée scientifique organisée par la faculté de droit de l’UNIKIN, le professeur Jacques Djoli est revenu sur la naissance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il a estimé que la République Démocratique du Congo n'a pas encore atteint le niveau de maturité politique pour confier la responsabilité des élections au ministère de l'intérieur comme c'est le cas dans certains pays.

C’est la gouvernance de méfiance en RDC, a-t-il déploré, car malgré toutes les forces politiques et sociales en présence au sein de la CENI, l'impartialité n'est pas toujours garantie.

« La Commission électorale nationale indépendante a été mise en place dans un contexte de méfiance totale entre les acteurs et ils ne pouvaient pas accepter que le ministre de l'intérieur comme ailleurs organise les élections. Est-ce-que le ministre de l’Intérieur chez nous est capable de proclamer vainqueur l'autre camp ? Est-ce qu'il est capable de conduire le processus ? Donc il y a plusieurs types d'organes de gestion des élections, ça peut être le ministère, ça peut être un organe hybride. Nous avons cru qu'en mettant en place un organe où toutes les forces politiques vont se retrouver il y aura l'indépendance ou l'impartialité mais on voit les difficultés. C’est une gouvernance de méfiance, le jour où nous nous ferons confiance, ça sera le ministère de l'intérieur qui organisera les élections comme dans beaucoup d'autres pays très souvent anglophones », a expliqué samedi 9 octobre Jacques Djoli. 

La Commission électorale nationale indépendante tire son origine dans l'article 211 de la constitution en rapport avec les institutions d'appui à la démocratie. D'après cet article, la CENI est chargée de l'organisation du processus électoral, notamment l'enrôlement des électeurs, de la tenue du fichier électoral, des opérations de vote, de dépouillement et de tout référendum. Elle assure la régularité du processus électoral. Une loi organique fixe l'organisation et le fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante. Elle est également dotée de la personnalité juridique.

Cette journée de réflexion a connu plusieurs participants. Au premier panel sur le recensement de la population et la problématique de la citoyenneté, il y a eu deux intervenants à savoir le Professeur Elie-Leon Ndomba Kabeya et Richard Ilunga Ntumba Directeur Général de l'Office National de l'identification de la population (ONIP). Le deuxième panel a eu comme sous thème : Enrôlement des électeurs et la cartographie électorale avec comme intervenant Corneille Nangaa, Président de la Commission électorale nationale indépendante de et le professeur Jacques Djoli Esengekeli. Et enfin, le troisième panel a eu pour sous thème : recensement comme indice de développement avec comme intervenant le professeur Bernard Lututala Mumpasi et le représentant de Monsieur Roger Shulungu, Directeur Général de l'institut national de la Statistique empêché.

Clément Muamba