Le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé jeudi de 12 mois l'embargo sur les armes visant la Centrafrique, ses membres s'inquiétant d'une situation "en cours de détérioration".
Le Conseil a approuvé l'extension de l'embargo et le renouvellement des sanctions par 14 voix pour et une abstention, celle de la Chine.
Seule modification apportée à cette interdiction de livrer des armes, qui vise à empêcher les groupes armés de se procurer un arsenal, l'ajout d'une exception pour les mortiers.
Le représentant de la France auprès de l'ONU, Nicolas de Rivière, a souligné après le vote la "situation dramatique" en Centrafrique, "avec un nombre de violences très préoccupant, des violations des droits de l'Homme et du droit international humanitaire".
La Russie, qui mène depuis 2018 une offensive diplomatique dans cette ancienne colonie française, avait obtenu du Conseil de sécurité un assouplissement de l'embargo en octobre, après un premier allègement en 2019, qui permettait la fourniture d'armes de calibres inférieurs à 14,5mm.
Depuis 2018, des instructeurs militaires russes entraînent les forces armées centrafricaines et assurent la garde rapprochée du président.
Les forces gouvernementales ont réussi depuis fin décembre 2020 à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu'ils contrôlaient depuis plusieurs années, essentiellement grâce au renfort de soldats rwandais et à la présence de centaines de paramilitaires russes combattant à leurs côtés.
Le mois dernier, des experts de l'ONU ont accusé les "instructeurs" russes d'avoir commis "des violations du droit humanitaire international". Moscou assure que ces derniers ne sont pas armés et ne combattent pas.
"Nous restons très préoccupés par les allégations que de telles atrocités sont commises non seulement par des groupes armés mais par des membres des forces armées nationale et effectivement par des contractuels militaires privés", a déclaré au Conseil de sécurité la représentante britannique Alice Jacobs.
L'embargo sur les armes a été imposé en 2013, après qu'une coalition de groupes armés a renversé le régime du président François Bozizé et plongé le pays dans la guerre civile.
AVEC AFP