Insécurité dans l'Est de la RDC: pour Paul Kagame, les 24 ans de la MONUSCO sont "un échec total"

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Le Président du Rwanda, Paul Kagame soutient l'état de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri en proie à l'activisme des groupes armés nationaux et internationaux.

Dans une interview accordée à la chaîne française France 24 diffusée ce lundi 17 mai 2021, Paul Kagame estime que les Forces des Nations Unies en RDC à travers la MONUSCO sont responsables de la situation d'insécurité dans la partie Est de la République démocratique du Congo.

"l'état d'urgence c'est un peu comme si on disait qu'il y a un énorme problème ici. Prenons les mesures qui vont nous donner une bonne base pour mieux traiter les choses. C'est pourquoi j'ai dit que c'est une chose que de mettre en place l'état d'urgence. Je suivrai ça aussi bien par des actions réfléchies et planifiées pour traiter les choses de façon concrète et de ne pas passer sur les choses et d'avoir les mêmes problèmes au bout de 5 ans ou un problème encore plus grand. Mais il y aussi les forces des Nations Unies et les Nations Unies qui sont venues de l'extérieur et qui sont là maintenant depuis 25 ans. Il y a toujours ces responsabilités du monde qui sont passées sous silence. Et personne ne dit qu'avez-vous fait pendant 24 ans. Vous y êtes allés pour résoudre un problème. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je pense que c'est un énorme échec, je peux dire", a déclaré Paul Kagame.

Le Chef d'État rwandais s'inscrit en faux contre toute allégation sur une éventuelle présence de l'armée rwandaise sur le sol congolais.

"Moi je souhaite qu'ils aillent encore plus loin en posant la question au Nations Unies pourquoi le Rwanda devrait-t-il se rendre en RDC alors que ce sont eux des responsables de la situation. Je ne reconnais pas cela du tout. C'est peut-être un échec en RDC. C'est un échec total. Si nous, nous y étions, nous ne serions pas en échec. Je peux vous assurer que nous ne serions pas avec le problème", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, il n'exclut pas une collaboration militaire avec la RDC afin de résoudre une seule fois pour toute.

"Oui, les discussions sont en cours. La chose la  plus importante ici est qu'il y a cette ambiance qui nous permet de dialoguer qui faisait défaut auparavant. Évidemment, les gens qui travaillent ensemble trouvent une solution. Oui, je pense que ce n'est pas exclure. Mais ça dépend toujours de la situation. Il faut que les deux parties discutent pour voir si cela peut marcher. Il y a le coût d'une part et le bénéfice de l'autre. Il faut que les gens soient souples", a souhaité Paul Kagame. 

L’état de siège a débuté le jeudi le 6 mai dans les deux entités en proie à l’insécurité causée par les groupes armées et autres miliciens dont les ADF. Les autorités provinciales civiles ont laissé place aux militaires pour une durée de 30 jours avant une possible prorogation des périodes de 15 jours par le parlement.

Bien avant cette mesure de l'État congolais, les manifestations populaires ont été organisée dans la province du Nord-Kivu afin de réclamer le départ de la Mission onusienne présente au pays depuis plus de deux décennies.

Auguy Mudiayi