Débat sur les élections : pour Muhindo Nzangi, les textes ne posent pas problèmes, la CENI est politisée, il faut réfléchir pour réduire les coûts des élections en RDC

Muhindo Nzangi. Ph droits tiers

Prenant la parole lors du débat général autour du rapport sur le processus électoral vendredi dernier à l’Assemblée nationale, le député Muhindo a estimé que, partant des leçons tirées des dernières élections, la Cour Constitutionnelle devrait se limiter à faire des observations à la CENI au lieu de proclamer les élus.

« Je crois que les élections proclamées par la CENI ne doivent pas être modifiées par la Cour Constitutionnelle. La Cour Constitutionnelle doit faire des observations, elle ne peut pas proclamer les élus puisqu'elle n'a pas été sur terrain », a-t-il dit.

Le contentieux électoral pour les élections législatives de 2018 a été particulier. Plusieurs députés proclamés par la CENI ont été invalidés par la Cour constitutionnelle puis revalidés pour certains. Cette situation avait discrédité la haute cour aux yeux de beaucoup d’observateurs.

Muhindo Nzangi note par ailleurs, la politisation de la CENI et appelle à réfléchir pour réduire les coûts des élections en RDC.

« J'ai tiré trois leçons des dernières élections : premièrement la politisation à outrance de la CENI, deuxièmement les lois, les instructions, les machines n'ont pas eu des problèmes, ce sont des hommes qui avaient des problèmes et enfin les élections coûtent extrêmement chères dans notre pays, mais il y a moyen de réduire les coûts des élections. Les premières élections de 2006 référendum, Présidentielle 1er et 2e tour ont coûté 370.000.000 millions USD, les deuxièmes élections de Ngoy Mulunda 550 millions USD, les troisièmes élections aux environs de 2 milliards USD, ça veut dire qu'en ce moment là, nous devons réfléchir sur les mécanismes d’avoir des élections plus simples. Est-ce que c'est nécessaire d'amener les cartons des urnes de la Chine, on ne peut pas mettre les pagnes de nos mamans comme des isoloirs et avoir des élections comme on les voit à la télévision ailleurs ? », s'est-il interrogé.

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Les réformes électorales figurent parmi les matières retenues lors de cette session de mars ouverte depuis le 15 mars dernier. Lors du débat, le président de la CENI Corneille Nangaa a recueilli plusieurs préoccupations des députés nationaux auxquelles il doit répondre.

Clément Muamba