Est de la RDC: à l'initiative de la France, un projet de résolution sous examen destiné à positionner la MONUSCO dans un rôle d’accompagnement de tous les efforts de paix

Photo d'illustration
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À quelques jours de la fin de l’année, et dans un contexte marqué par la poursuite de l’escalade des violences et les conquêtes territoriales de l’AFC/M23 appuyée par le Rwanda, le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprête à décider du renouvellement ou non  du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).

Intervenant ce vendredi 12 décembre 2025, Jérôme Bonnafont, ambassadeur et représentant permanent de la France auprès des Nations unies à New York, a estimé que la situation actuelle ne devrait pas remettre en cause le mandat de la mission onusienne. Selon le diplomate français, son pays a déjà soumis un projet de résolution visant à repositionner la MONUSCO dans un rôle d’accompagnement des initiatives de paix en cours dans l’Est de la RDC.

"Nous ne devons pas laisser cette situation remettre en cause le mandat de la MONUSCO ni les négociations en cours. Comme l’a rappelé le Secrétaire général adjoint, la MONUSCO continue de jouer un rôle essentiel dans la protection des civils et dans la perspective d’un règlement du conflit. La France, en tant que porte-plume, a présenté un projet destiné à positionner la MONUSCO dans un rôle d’accompagnement de tous les efforts de paix. Cela inclut la question de la surveillance d’un cessez-le-feu, pour laquelle la MONUSCO dispose d’atouts évidents par la  présence sur le terrain, expertise, capacités et impartialité", a déclaré Jérôme Bonnafont, ambassadeur et représentant permanent de la France auprès des Nations-Unies.

Selon le diplomate français, les entraves imposées par le M23 à sa liberté d’action et à son approvisionnement en ressources de première nécessité sont inacceptables et doivent cesser. Il a interpellé le Conseil de sécurité de l'ONU sur la nécessité de répondre aux attentes de la paix de la population congolaise

"Nous appelons donc les membres du Conseil à poursuivre les négociations de bonne foi, en gardant à l’esprit la responsabilité qui leur incombe au regard de la situation actuelle, et en sachant que toute l’attention de cette délégation est acquise. Les populations de l’Est de la République démocratique du Congo, les pays de la région et les contributeurs de troupes attendent du Conseil qu’il se montre à la hauteur de ses responsabilités face à l’urgence. Sachons répondre à cette attente, pour la paix en République démocratique du Congo et dans la région", a-t-il plaidé.

Le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco) a été renouvelé à l’unanimité par le Conseil de sécurité pour une durée d’une année, soit jusqu’au 20 décembre 2025. Ce mandat était particulier car prolonge le séjour de la mission Onusienne en RDC alors qu’elle avait déjà enclenché un désengagement sur le terrain, notamment au Sud-Kivu après une vingtaine d'années de présence. Mais la situation sécuritaire n’est pas encore rassurante, particulièrement dans l’est où la rébellion du M23 occupe de vastes zones dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi, Lubero et Walikale.

La rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda et ses activités ont aggravé la crise humanitaire et sécuritaire jetant plus de 2 millions de personnes dans la rue. Pour une Monusco efficace, le gouvernement de la République Démocratique du Congo souhaitait que le nouveau mandat de la Monusco prenne en compte les dimensions régionales pour faire face à la guerre. Pour cette année encore, cette position est également réitérée par les dirigeants congolais dans leurs différentes interventions à Kinshasa tout comme à l'ONU. 

Clément MUAMBA