RDC : chômeurs depuis plus de 15 mois, les agents de Namoya Mining saisissent Tshisekedi au sujet du litige qui les oppose à leur employeur

Une mine d'exploitation de cobalt dans la province de Lualaba/Ph ACTUALITE.CD

L’intersyndicale de la société d’exploitation Namoya Mining dans la province du Maniema a adressé ce lundi 15 mars à Félix Tshisekedi une correspondance dans laquelle elle sollicite son intervention personnelle dans le conflit qui oppose cette société à ses employés.

Ces agents demandent d’être rétablis dans leurs droits. Ils sont plus de 800 employés, affirment-ils, dont le contrat a été mis fin par la société en septembre 2019. Et depuis lors, ils ont accumulé plus de 15 mois d’arriérés. L’intersyndicale demande une résiliation des contrats de travail en bonne et due forme ainsi que la remise d’une attestation de fin de service pour chacun des employés.

« Si notre employeur n’est plus en mesure de redémarrer la mine de Namoya, nous lui demandons le paiement de nos arriérés de salaire de quinze mois bientôt impayés et le décompte final de chacun d’entre nous. Nous demandons le rétablissement des soins médicaux des travailleurs et leurs dépendants le plus tôt possible partout où nous avons des contrats avec les hôpitaux. Nous voulons la résiliation de nos contrats en bonne et due forme et la remise par notre employeur de l’attestation de fin de service à chacun d’entre nous », disent-ils dans cette correspondance.

Et de poursuivre :

« Excellence Monsieur le Président, par une matinée du 15 septembre 2019, il nous a été sèchement signifié que nous avons suspendu nos activités. […] depuis ce jour-là,  nous n’avons plus de revenus, ou des ressources pour subvenir à nos besoins primordiaux, nous ne valons plus rien […]. Cette situation dramatique que nous traversons, crée en nous une insécurité sociale sans précédent car nous n’avons plus à manger, nos enfants n’étudient plus, et nous sommes déguerpis dans les maisons d’autrui comme des petits messieurs pour ne citer que cela ».

Suspension des activités d’exploitation, situation sécuritaire précaire dans la zone et vente

Dans une note d’information signée par Brett A. Richards, président et directeur de Banro corporation en septembre 2019, le groupe Banro avait annoncé la suspension des activités  minières de plusieurs de ses filières suite à l’insécurité dans l’est du pays. Cette mesure de suspension d’activités mettait également fin aux contrats de travail de tous les employés conformément à l’article 57 point 8 du Code du travail congolais. Il s’agit d’au moins 800 travailleurs.

Quelques mois avant cette suspension d’activités, quatre agents de Namoya Mining SA dont un Sud-Africain et un Zimbabwéen avaient été kidnappés par les miliciens Maï-maï Malaïka, très actifs dans le sud de la province du Maniema. Il a fallu la signature d’un Protocole d’accord  entre Banro corporation et le chef rebelle Sheikh Hassan Huzaifa Mitende (décédé) pour obtenir la libération de 4 agents kidnappés.

Dans un communiqué de presse signé le mardi 23 juin 2020 par le président-directeur général de Banro Corporation, Brett Richards, le groupe avait annoncé avoir vendu sa mine d’or Namoya Mining en République démocratique du Congo à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détient une participation minoritaire. Le prix d'achat ou le taux de redevance n’ont pas encore été divulgués.

Chadrack Londe, à Kindu