La reprise des cultes est effective sur l’ensemble du territoire national depuis samedi dernier. Kinshasa, capitale de la RDC, était mouvementé ce dimanche 16 août au rythme de cette reprise, qui intervient cinq (5) mois après une suspension provoquée par la pandémie de coronavirus.
Le gouvernement avait insisté sur le respect des gestes barrières lors dans les lieux des cultes sous peine des sanctionner les responsables des églises. La police avait même été déployée pour faire le constat.
Dans les églises, comme l’a constaté ACTUALITE.CD, le mot d’ordre a été bel et bien respecté. A la paroisse Saint Augustin, située dans la commune de Lemba, le point de lavage des mains étaient placés devant toutes les entrées, le port de masque était obligatoire pour tout le monde, la mesure de distanciation physique était respectée pour éviter la propagation du coronavirus à l'intérieur de l'église. C’était aussi le cas à l’église Philadelphie, extension de Barumbu (Phila cité d’exaucement).
Quelques fidèles de l'église Phila cité d'exaucement en train de se laver les mains à l'arrivée
« Depuis le début de la semaine, on a demandé que tout le monde puisse respecter les mesures barrières (...). C'est pourquoi vous avez vu que tous les acteurs liturgiques qui ont servi aujourd’hui : les lecteurs, les acolytes, les choristes étaient en masque. Nous allons aussi continuer à sensibiliser les gens pour que les mesures barrières soient vraiment respectées sur tous les plans, surtout à l'intérieur de nos commissions voire dans les CEVB. À l'église, nous avons dit à la commission d'accueil et protocole de toujours tenir rigueur pour que la distanciation soit au moins d’un mètre », a confié à ACTUALITE.CD, le secrétaire de la paroisse Saint Augustin.
Prise de température à l'entrée de l'église Phila cité d'exaucement
« C'était bien passé, les gens ont respecté les mesures barrières et nous avons bien prié. Nous avions trois cultes. Chacun a fait le choix de son culte. Il y a eu beaucoup de gens pour le premier culte. Certains étaient obligés de rentrer et sont revenus pour assister au deuxième culte ou encore au troisième. D'autres, par contre, ne sont plus revenus, ils ont préféré suivre le culte en ligne. Nous avons pris beaucoup de dispositions, vous voyez, il y a beaucoup de robinets pour se laver les mains. La distance physique a aussi été respectée entre les individus. On a disposé les chaises de manière à ce que la distance de 1 mètre soit respectée. Les gens qui n'avaient pas porté leurs masques n'ont pas prié », a dit un des protocoles de l'église Phila cité d’exaucement dont le culte du jour avait pour thème : “cultiver les relations”.
Pour les fidèles, c’était un jour de joie et d'allégresse où il fallait rendre grâce à Dieu pour sa protection pendant ce moment passé en confinement.
« C'est une bonne chose. Ça faisait longtemps qu'on ne priait pas. Ça nous manquait, moi personnellement. Mais aujourd’hui, nous avons repris et je trouve que c'est grâce à Dieu. Nous le remercions parce que ce qu'on avait prédit pour nous, ça n’a pas été réalisé. Nous nous attendions à beaucoup de morts, à beaucoup de cas de maladies mais Dieu a fait grâce. Il y a moins de décès. Je pense que nous méritons aujourd’hui de célébrer ce jour et de dire surtout merci à Dieu. Ça me manquait beaucoup de venir prier et de communier. Je suis très contente, je vais participer à la troisième messe », s’est réjouie une fidèle de la paroisse Saint Augustin.
Pour le curé de cette paroisse, “ ils sont en train d'étudier comment faire en sorte que les chrétiens viennent prier sans risque d’attraper cette maladie ” à l’église.
« C’est un moment de joie de retrouver nos chrétiens. Ça tombe bien puisque c’est le jour où nous célébrons l'assomption de la Vierge Marie. Nous rendons grâce au seigneur pour cette reprise. Les églises doivent faire l'effort de respecter ces mesures pour que la maladie du coronavirus ne passe pas par leurs chemins. Nous nous sommes efforcés de respecter les gestes barrières puisqu’il y a encore la pandémie. Par rapport au premier jour, les gens sont venus nombreux et nous pensons que les chrétiens vont prendre conscience de pouvoir respecter ces gestes barrières et nous sommes là pour les aider à les respecter car la maladie existe. Nous sommes en train d'étudier comment faire de sorte que les chrétiens viennent prier sans risque d’attraper cette maladie », a souligné abbé Théophile Lenga, curé de la paroisse Saint Augustin.
A Kinshasa, comme l’a indiqué le commissaire divisionnaire adjoint de la police, le général Sylvano Kasongo, les mesures barrières ont été respectées à 90% dans les églises à l’occasion de cette reprise. Toutefois, note-t-il, dans quelques églises, dans la commune de limete principalement, quelques dérapages ont été constatés et leurs responsables seront interpellés par la police.
Doria Tati, Dorcas Mata et Olivier N’samu (stagiaires IFASIC)
