RDC : l’ONU note également une hausse des restrictions des libertés fondamentales entre janvier et juin 2020

représsion de la marche anti-malonda à Kinshasa. Ph. ACTALITE.CD

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a rendu public, ce mercredi 5 août, son rapport sur les principales tendances sur les violations de droits de l’homme en RDC entre janvier et juin 2020. L’agence du système des nations unies rapporte 573 cas de violations des droits de l’homme suite aux restrictions de l’espace démocratique durant cette période.

Le BCNUDH note une augmentation de 24% par rapport à l’année passée sur la même période.

« Entre janvier et juin 2020, le BCNUDH a documenté 573 violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales liées à des restrictions de l’espace démocratique sur l’ensemble du territoire congolais, soit une augmentation de 24% par rapport à la même période de l’année 2019 (461 violations). Cette tendance à la hausse s’explique notamment par un grand nombre d’arrestations arbitraires et de détentions illégales ainsi que de violations au droit à la liberté d’expression, et par une augmentation du nombre d’atteintes aux libertés fondamentales commises par les groupes armés », rapporte le BCNUDH. 

Les groupes armés, les forces armées de la RDC (FARDC) et la police nationale congolaise (PNC)  sont pointés du doigt par le BCNUDH comme principaux auteurs des ces actes. Ce dernier accuse les autorités d’avoir utilisé l’état d’urgence sanitaire pour restreindre l’espace démocratique. 

« Par ailleurs, certaines de ces violations ont été commises dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures liées à l’état d’urgence sanitaire, lorsque celles-ci ont été utilisées comme un prétexte pour restreindre l’exercice des libertés fondamentales de façon injustifiée. Les principaux auteurs de ces violations sont, à l’instar du premier semestre 2019, les agents de la PNC (241 violations), suivis des militaires des FARDC (136 violations). Des combattants de groupes armés ont commis 104 violations en lien avec l’espace démocratique, une augmentation importante par rapport à la même période de l’année 2019 (47 violations) », poursuit le rapport du BCNUDH.

Dans le même ordre d’idée, Human Rights Watch (HRW) a, le mois dernier, peint un tableau inquiétant de la situation des droits de l’homme en RDC.

Depuis le début de l’année, l’ONG avait rapporté que les autorités congolaises ont réprimé des détracteurs pacifiques, des journalistes et des membres de partis politiques, « tout en utilisant les mesures de l’état d’urgence mises en place en raison de la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour limiter les manifestations politiques». L’organisation avait pointé du doigt directement « l’administration du président Félix Tshisekedi » l’accusant d’avoir sérieusement restreint les droits humains en 2020.

Fonseca MANSIANGA