Trois autres ex-chefs rebelles de l’Ituri, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), ont été libérés mardi 21 avril dernier de la prison militaire de Ndolo à Kinshasa où ils étaient détenus depuis plus de 10 ans. Il s’agit de Pitchou Pierre Célestin Mbodina Iribi, de Floribert Ndjabu Ngabu et du colonel autoproclamé Mateso Nyinga allias Kung Fu, tous des anciens du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), une milice active pendant la guerre civile de l’Ituri. Leur libération est confirmée à ATUALITE.CD par le programme de Stabilisation et de reconstruction de l’Est du Congo (STAREC) et Justice Plus, une organisation basée à Bunia.
Certes, tous les libérés ne sont pas de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) de Germain Katanga. Mais ils sont issus d’une milice proche, le FNI, un groupe armé qui s’affichait comme mission la protection de l’ethnie Lendu. « Nous remercions le gouvernement congolais qui témoigne son attachement pour le rétablissement de la paix en Ituri », a dit à ACTUALITE.CD Jean Marc Mazio, chargé de mission de STAREC en Ituri.
Anciens miliciens du Front des nationalistes intégrationnistes (FNI), Floribert Ndjabu et Pitshou Iribi étaient poursuivis depuis 2005 notamment pour participation à un mouvement insurrectionnel en Ituri.
En 2011, ces deux détenus étaient allés témoigner à la Haye au cours des procès de Mathieu Ngudjolo et Germain Katanga devant la CPI. Alors qu’ils sollicitaient l’asile aux Pays-Bas, ils avaient été renvoyés en RDC en juillet 2014 au terme d’une longue procédure impliquant la CPI et les autorités néerlandaises.
D’autres libérations sont attendues. C’est par exemple celle de Cobra Matata, un ancien chef de la milice FRPI.
Ces libérations interviennent après celles de deux ex-chefs de guerre originaires de l’Ituri, premiers condamnés dans l’histoire de la Cour pénale internationale (CPI). Thomas Lubanga et Germain Katanga ont été libérés à la mi-mars de la prison de Makala. Si le premier a purgé sa peine, le second a été relâché à la suite de l’accord de paix signé en février dernier entre la milice FRPI et le gouvernement congolais.
Franck Asanté et Claude Sengenya