Dissolution du parlement : Mabunda et Tshisekedi n'ont fait que rappeler les dispositions constitutionnelles, le député Iracan trouve non fondée la déclaration des élus du CACH

Photo ACTUALITE.CD.

Le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan a réagi ce vendredi 24 janvier à la déclaration des députés du groupe parlementaire Cap pour le changement (CACH) faisant suite aux propos de la Présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda sur la question de la dissolution de la chambre basse du Parlement récemment évoquée par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi lors de son adresse à la diaspora de Londres.

L'élu de la circonscription de Bunia (Ituri) trouve, pour sa part, non fondée, la déclaration des élus du CACH, qui qualifient "d'outrageants et d'irresponsables et d'irrespectueux" les propos de Jeanine Mabunda  à l'endroit du Chef de l'État Félix Tshisekedi. Pour lui, Jeanine Mabunda et Félix Tshisekedi n'ont fait que rappeler les dispositions constitutionnelles.

« La constitution donne le droit au Président  de la République. La même constitution donne le droit à  la Présidente de l'Assemblée nationale, Jeanine Mabunda d'être consultée. Félix Tshisekedi tout comme Jeanine Mabunda n'ont fait que rappeler les dispositions constitutionnelles. Donc,  moi, je trouve non fondée la déclaration de certains collègues du Cap pour le changement qui pensent que Jeanine Mabunda a outragé au Chef de l'État.  Non, elle n'a fait que rappeler les dispositions constitutionnelles », confie Gratien de Saint-Nicolas.

Et de poursuivre : « Ce sont maintenant  ces députés qui commencent à outrager   la présidente de notre chambre. Moi je suis de l'opposition,  Mabunda nous représente tous. On ne peut pas accepter que notre présidente soit vilipendée pour avoir simplement évoqué l'article 165 de la constitution ».

Membre de la plate-forme Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi, Gratien de Saint-Nicolas Iracan fustige l'attitude de la coalition au pouvoir qui, selon lui,  occulte le vrai débat, celui de répondre aux attentes du peuple qui souffre “cruellement”.

« Donc, c'est un faux débat. Le vrai problème est que les gens cherchent à  protéger leurs intérêts. Et, avec cette attitude, si on continue comme ça,  on ne va jamais développer ce pays. Ce débat fait occulter le vrai, qu'attend le peuple. Entre eux,  ils nous livrent un spectacle désolant et nous soumettent à un débat abrutissant », fait-il savoir.

Et de conclure : « la coalition FCC-CACH est celle qui dirige le pays et peu importe ce que font ses membres, elle sera "comptable" devant le peuple Congolais d'ici 2023 ».

La coalition au pouvoir (FCC-CACH) traverse des moments de turbulences marqués par des attaques des uns contre les autres. Les derniers cas en date sont les déclarations consécutives à l’intention exprimée par Félix Tshisekedi de dissoudre l’Assemblée nationale si le FCC tentait de bloquer l’exécution de son programme.

En réaction à cette menace, Jeanine Mabunda a elle, brandi les dispositions constitutionnelles (article 148). Mabunda a aussi jugé mineur et indécent le débat autour de la dissolution de la chambre basse alors que la population connaît des « douleurs sociales ». Elle a surtout brandi la menace de “haute trahison” si Tshisekedi arrivait à dissoudre l’Assemblée nationale.

Berith Yakitenge