Témoignage de l’intendant du parti de Pius Muabilu : « Ils ont tout saccagé, ils ont même emporté des ordinateurs »

ACTUALITE.CD

Le siège du Congrès National Congolais (CNC), le parti dirigé par le député national Pius Muabilu, situé sur le boulevard Lumumba, dans la commune de Limete, à Kinshasa, a été mis à sac, ce mercredi 12 juin 2019, par les jeunes gens se présentant comme les combattants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Les meubles et d’autres biens ont été incendiés. La police a une fois de plus utilisé les gaz lacrymogènes pour calmer ces jeunes qui réclament le divorce entre le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila et Cap pour le Changement (CACH) de Félix Tshisekedi.

« Mon nom est Trésor Tshibangu. Je suis intendant du parti. Moi, je suis permanent ici. On était en train de travailler. On a été surpris par plus de 100 motos, des jeunes munis des pierres et des bâtons. Ils avaient les drapeaux de l’UDPS. Certains d’entre eux demandaient à leurs camarades de s’arrêter devant le siège de notre parti. Ils ont commencé à lancer notamment des bouteilles. Nous avons fui » , a t-il dit à ACTUALITE.CD

Il en appelle au chef de l’Etat.

« Ils ont tout saccagé. Ils sont partis avec les ordinateurs, les imprimantes, des sacs, des chaises en plastique. Nous regrettons. C’est ce qu’on appelle Etat de droit ? Ils sont au pouvoir. Ils ne sont pas dans l’opposition. Pourquoi agir de la sorte ? Qu’est ce que nous avons fait ? C’est la deuxième fois que cela se produit. En 2017, ils avaient agi de la même manière. Aujourd’hui, nous sommes dehors. Félix Tshisekedi doit s’occuper de sa base. Nous ne voulons pas de soulèvement », s’est-il plaint.

Contexte

Dans l’avant-midi de ce mercredi, la police s’était déjà imposée devant le bureau du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), sur l’avenue Sendwe où “bérets rouges” et combattants de l’UDPS s’étaient affrontés. Débordées, les forces de l’ordre étaient obligés d’utiliser tirs de sommation et gaz lacrymogènes.

Les militants du parti de Joseph Kabila s’étaient au départ réunis aux abords du Palais du peuple pour manifester leur soutien à leurs députés et, particulièrement, à Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale. Ils répondaient aux précédentes manifestations des combattants de l’UDPS qui s’étaient offusqués, deux jours plus tôt, des débats en plénière sur les ordonnances présidentielles nommant les dirigeants de la SNCC et de la Gécamines. Certains militants du parti présidentiel avaient même décidé d’installer « un parlement débout » (un regroupement quotidien, Ndlr) au Palais du peuple pour mettre la pression sur les élus.

Berith Yakitenge