La Voix des sans voix (VSV) se félicite du calme qui a prévalu pendant le déroulement des élections législatives nationales et provinciales, dimanche 31 mars dernier, dans les circonscriptions électorales de Beni-ville, Beni-territoire, Butembo (Nord-Kivu) et Yumbi (Maï-Ndombe).
Cependant, l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme invite la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à publier en toute transparence les résultats des scrutins pour ne pas envenimer la situation sécuritaire dans ces régions fragiles.
« La VSV saisit cette occasion pour demander le respect par la CENI des procédures légales en ce qui concerne la compilation des procès-verbaux (PV) de vote, en vue de garantir la publication des résultats crédibles et vérifiables pour épargner aux populations meurtries de Beni, Butembo et Yumbi des violences inutiles », a écrit la VSV dans un communiqué ce mardi 2 avril.
La VSV rapporte que plusieurs électeurs n’ont pas participé aux élections suite à la distance reliant certaines localités aux bureaux de vote mais aussi la psychose au sein des populations déplacées qui n’ont pas pu revenir dans leurs milieux pour remplir leur devoir citoyen.
« Il revient à la VSV que certains électeurs du territoire de Beni, déplacés dans d’autres secteurs dudit territoire ayant fui des attaques meurtrières des rebelles ADF, n’ont pas pris part aux élections, car découragés à cause de grandes distances à parcourir pour atteindre les bureaux de vote. Néanmoins, il est fait état de la méfiance intercommunautaire persistante dans le territoire de Yumbi où des candidats originaires de l’ethnie Banunu s’étaient réservés à battre campagne dans des zones occupées par les membres de l’ethnie Batende, à cause de la tension existant entre ces deux ethnies. D’autres électeurs de Yumbi qui s’étaient déplacés à l’intérieur ou à l’extérieur de la RD Congo après des violents affrontements meurtriers entre ces deux communautés n’ont pas pris part aux scrutins du 30 mars 2019, refusant de rentrer dans leur territoire », a ajouté la VSV.
Les électeurs de ces entités, estimés à plus d’un million, n’avaient pas voté lors des élections du 30 décembre dernier. La CENI avait reporté ces scrutins à la suite d’une décision de la réunion interinstitutionnelle qui avait jugé la situation sécuritaire et sanitaire préoccupante dans ces coins du pays. Les électeurs ont pu voter dimanche en toute quiétude en dépit de la persistance de l’épidémie Ebola au Nord-Kivu.
Fonseca Mansianga