L’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), Journaliste en Danger (JED) et le groupe de presse ‘’La Référence Plus’’ ont commémoré, le vendredi 3 novembre 2017, le 12ème anniversaire de l’assassinat du couple Frank Ngyke et Hélène Mpaka. Cette commémoration a été marquée par la pose de la pierre tombale au cimetière de la Gombe.
Ancien journaliste à l’Agence Congolaise de Presse (ACP), dix ans durant, et au quotidien La Référence Plus, pendant 5 ans, François Kangundu avait été abattu avec son épouse, par un groupe de malfrats, dans la nuit du 2 au 3 novembre 2005, à leur domicile au quartier Mombele, dans la commune de Limete, à 1 heure du matin.
Après être sorti de son véhicule pour ouvrir le portail de sa maison, le journaliste a été abordé par quatre hommes armés, vêtus en civil, qui attendaient le couple. « Nous sommes venus pour te tuer », a affirmé l'un des hommes. Le couple a alors été abattu par balles. L'un des fils du journaliste, âgé d'une vingtaine d'années, témoin oculaire du double assassinat, a été grièvement blessé et hospitalisé. Depuis le début de l'enquête, la police avait privilégié la thèse du crime crapuleux, alors que l'argent et la voiture du journaliste n'avaient pas été volés.
Au cours de la messe d’action de grâce organisée en mémoire du journaliste et de son épouse en la Cathédrale Notre Dame du Congo, Placide Tabasenge, 1er vice-président de l’UNPC, a, à cette occasion, demandé au procureur général de la République de rouvrir le dossier de ce double assassinat.
Pour rappel, à l’occasion de la publication, en février 2006, d'un rapport d'enquête sur ce double assassinat, par Journaliste en danger (JED), Reporters sans frontières avait appelé Joseph Kabila à constituer au plus vite une commission d'enquête indépendante chargée de faire la lumière sur ce double assassinat qualifié par l’organisation de politique.
Dans son rapport d'enquête, JED avait notamment reconstitué les derniers jours de la vie de Franck Ngyke et identifié les dernières personnes à l'avoir rencontré. JED avait souligné notamment un certain nombre de contradictions dans les témoignages de celles-ci et mis en lumière des faits troublants mettant en cause de hauts responsables du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).
En avril 2007, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Matete avait rendu le verdict dans cette affaire. Au total, Joël Munganda, principal accusé, ainsi que Papy Munongo ont été condamnés à la peine capitale. Le troisième accusé, Didier Awatimbine, a été condamné à la prison à perpétuité. Toutes ces personnes ont été reconnues coupables d’assassinat, de tentative de meurtre, d’extorsion et de violation des consignes. Le Tribunal avait également condamné, par défaut, un autre accusé, Serge Kabungu Obez à 5 ans de prison ferme pour avoir acheté le téléphone ayant appartenu au journaliste et a acquitté Paulin Kusungila, oncle de Joël Munganda, poursuivi pour association des malfaiteurs.