Le ministre de la communication et des médias, Lambert Mende, dément l’intrusion des militaires congolais dans les installations de la Monusco à Kananga (Kasaï Central). Selon le porte-parole du gouvernement, l’armée était à la poursuite de l’organisateur “d’un groupe armé ayant trouvé refuge à la base de la Monusco”.
<i>"Le rapport de la hiérarchie militaire locale FARDC dément toute incursion de militaires congolais dans une base de la Monusco à Kananga. L'incident aurait concerné des éléments des forces loyalistes poursuivant un individu présumé auteur de tentative de constitution d'un nouveau groupe armé dans cette région qui sort à peine d'un cycle de violences indicibles et qui s'est réfugié dans une base de la Monusco en se présentant comme un journaliste, ce qui ne saurait en tout état de cause fonder une quelconque immunité en sa faveur. Des témoins affirment que les soldats n'ont pas pénétré dans l'enceinte de la base. Ils en ont référé à leurs supérieurs. C'est ce qui explique que l'individu n'ait pas été appréhendé, ayant ainsi bénéficié de l'asile de la représentation locale de la Monusco”</i>, a indiqué Lambert Mende ce mercredi 30 août 2017.
Le ministre Mende rassure que le gouvernement s’occupera de l’affaire, la Monusco n’ayant pas le droit de protéger “les criminels”.
<i>"L'affaire sera dorénavant suivie par les autorités gouvernementales et judiciaires congolaises compétentes pour qui la Monusco n'a pas vocation à protéger des auteurs de faits criminels au motif qu'ils seraient journalistes. Ce serait attentatoire et au droit international et à l'accord de siège conclu entre la RDC et l'ONU",</i> ajoute-t-il.
Le reporter d’ACTUALITE.CD sur les lieux a expliqué que la tension était vive en fin d’après-midi, lundi 28 août dernier, dans les installations de la Monusco à Kananga lorsque le Général Marcellin Assumani Issa Kumba, s’était introduit de force, avec son escorte lourdement armée, à l’intérieur de la cour de la mission onusienne, à la poursuite du journaliste Edouard Diyi Tshitenge, directeur de la radio Kasaï Horizons. A la base, la conférence de restitution du colloque de Paris que Édouard Diyi, participant, devait animer à la paroisse catholique Saint Marc de Kananga.
Pour sa part, la Monusco a condamné la violation de sa base de Kananga après l’irruption des militaires congolais à la poursuite du journaliste.
<i>“Les Nations Unies sont préoccupées par ce très grave incident, d’autant plus que celui-ci s’est déroulé sous le commandement direct d’un officier supérieur. Les locaux de la Monusco sont inviolables en vertu de l'Accord sur le statut des Forces entre les Nations Unies et le Gouvernement de la République démocratique du Congo (SOFA), ainsi que la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies. Les Nations Unies demandent au gouvernement de la RDC de respecter ses obligations telles que prévues dans le SOFA et autres accords applicables”</i>, a déclaré Maman Sidikou, chef de la Monusco, dans un communiqué publié mardi 29 août 2017.
<b>Stanys Bujakera</b>