Dany Banza (G7) : «Pour gagner du temps, F. Tshisekedi devrait diriger le CNSA"

Le président national de l’Avenir du Congo et membre acharné du G7 dont il est d’ailleurs un  des vice-présidents en exercice, le député national Dany Banza Maloba a pris part à la cérémonie de signature de l'Arrangement particulier ce jeudi 27 avril 2017 au Palais du Peuple de Kinshasa.

Le fait qu'un des signataires de la charte constitutive du G7 ait choisi de participer à ces assises pourtant boycottées par le Rassemblement était une de grandes surprises de la journée.

Dany Banza justifie ce choix par le fait qu’il a été invité comme tout autre élu et non en tant que vice-président du G7. Il se dit réaliste et tourné vers l’avenir qui est l’organisation des élections, raison d'être de la bataille du Rassemblement depuis sa constitution.

<strong>Pourquoi avoir choisi de participer à cette cérémonie et en quelle qualité ?</strong>

<em>Je confirme avoir participé à cette cérémonie en ma qualité de député national, comme tout autre député ou sénateur invité à ces assises, ceci n’engage en rien ma qualité de vice-président du G7</em>

<strong>En empruntant cette voie, avez-vous les ambitions de participer au gouvernement ? </strong>

<em>Je ne suis pas un demandeur d’emploi. Je ne suis pas candidat à un quelconque poste ministériel dans le gouvernement Tshibala. Au regard de mes relations privilégiées avec Félix Tshisekedi, je m’impose un devoir de réserve et, je n’ai tout simplement pas le temps. La seule chose qui m’intéresse, c’est la redynamisation de mon parti pour une victoire écrasante aux prochaines élections. Avoir un grand nombre d’élus au parlement, voire le double de 2011.</em>

<strong>Mais la question du Premier ministre n'est pas réglée, que faire ? </strong>

<em>On aurait voulu avoir le Premier ministre désigné par nous tous, en la personne de Félix Tshisekedi, mais nous sommes devant un fait accompli, Tshibala est déjà nommé. Nous devons aller de l’avant au lieu de s’attarder sur le débat d’interprétation de l’accord qui nous amène à des scènes de rapport de force, des villes mortes et autres actions qui, en réalité, risquent de retarder l’organisation des élections. Tous ces débats de proposition d’un nom ou de deux ou trois noms nous éloignent de l’objectif des élections. Les opérations d’enrôlement se déroulent normalement et nous sommes à pratiquement 60% d’enrôlés, donc nous sommes dans une phase électorale. Et comme le camp en face a accepté de signer ces arrangements particuliers qui interdisent au chef de l’Etat de briguer un autre mandat et de réviser la constitution (même par voie référendaire), nous devons aller de l’avant. Ceci n’est peut-être pas le choix que j’aurais voulu faire, mais il faut être réaliste et passer à ce qui est pratique, c’est l’organisation des élections</em>

<strong>Mais tant que cette question ne trouve pas l'adhésion du Rassemblement, ça risque d'être difficile. Vous ne croyez pas? </strong>

<em>L’essentiel, c’est les élections et aller à l’encontre de cet objectif,  c’est favoriser le glissement, car ce débat peut prendre encore plusieurs mois et entre-temps les élections seront hypothétiques pendant cette année 2017. C’est pourquoi, je pense qu’il faut savoir perdre une bataille en vue de gagner la guerre. Notre vœu d’avoir un autre Premier ministre n’a pas été respecté, nous devons être réalistes, prendre note et avancer vers les élections.</em>

<strong>Qu’en est-il de la décrispation et la suppression des doublons des partis politiques ?</strong>

<em>Toutes ces histoires sont dans l’arrangement particulier et il faut mettre les Congolais devant leur responsabilité. Le texte est là, mais il faudra l’appliquer. Que ceux qui seront au gouvernement s’appliquent réellement à faire respecter l’accord, sinon toute la nation va constater leur échec. </em>

<strong>Félix Tshisekedi peut-il jouer un rôle au sein du CNSA ?</strong>

<em>Pour gagner du temps, le président Félix Tshisekedi devrait diriger le CNSA et s’occuper au quotidien des élections. C’est cela qui intéresse notre population. Ceci est mon vœu et non celui du Rassemblement. Qu’il joue un rôle important dans cette démarche et une fois que nous gagnons les élections tout sera possible.</em>

<strong>Les élections sont-elles toujours possibles en 2017 ?</strong>

<em>Telle est l’obligation de l’accord et de l’arrangement particulier et le gouvernement a le devoir de nous amener aux élections au plus tard le 31 décembre 2017. Nous leur souhaitons bonne chance et ils doivent nous mener à cet objectif. C’est l’esprit de l’accord et nous n’avons plus à nous poser d’autres questions si ce n’est nous préparer à ces échéances.</em>

Interview réalisée par <strong>Stanys Bujakera</strong>