ACTUALITE.CD a reçu comme invité de la rédaction Jean -Thierry Monsenepwo, Président de la Ligue des jeunes de la Convention des Congolais Unis (CCU), Communicateur de la MP et actuellement délégué de la composante MP au dialogue Politique Nationale Congolais. Responsable d’un groupe de presse et administrateur des sociétés Jean -Thierry Monsenepwo revient sur la suspension de la participation de la composante Opposition au Dialogue, évoque le Rassemblement et l’après Joseph Kabila.
<strong>Vous avez obtenu de l’opposition l’adhésion au principe de la refonte totale du fichier électoral pourquoi pourquoi la Majorité présidentielle tient -elle à repousser au loin la présidentielle ?</strong>
La majorité présidentielle ne repousse pas la présidentielle ou aucune autre élection. L’organisation des élections, selon la loi congolaise, est de la responsabilité de la CENI. Donc la majorité n’est pas comptable d’un travail abattu par une institution d’appui à la démocratie. De deux, on n'a rien obtenu de l’opposition car le processus électoral est de la responsabilité de tous. Les options ont été présentées par la CENI à la classe politique congolaise. La première consistait à aller aux élections avec le fichier de 2011. Mais qui avait plusieurs lacunes dont 450.000 doublons et 1.650.000 décédés, sans compter le fait qu’il ne prenait pas en compte les jeunes nés entre 1993 et 1997, les nouveaux majeurs. Le second, consistait en une fiabilisation du fichier en y intégrant, les nouveaux majeurs. Mais on ne réglerait pas en ce moment les doublons, les décédés et aussi le risque de toutes ces cartes non reprises dans la base de données de la CENI mais qui est en circulation et qui ont été imprimées dans des cybercafés. Il ne faut pas non plus oublier que dans des anciennes zones de conflit le matériel de la CENI avait été volé. D’où, la pertinence de la troisième voie qui parle de la refonte totale du fichier électoral, c'est-à-dire qu’on tiendrait compte de tous les congolais ayant atteint la majorité, ceux de la diaspora et on aurait en plus des cartes sécurisées. Une démarche qui a rencontré l’exposé des autres experts en la matière dont la LINELIT, l’OIF et l’ONU qui ont participé à l’audit externe du processus électoral de la RDC. C’est donc en toute responsabilité que la MP a choisi l’option qui donne la possibilité aux jeunes de participer au processus et aussi à la diaspora tout en respectant l’article 5 de notre loi fondamentale. Si donc l’opposition et la société civile ont fait ce choix également, c’est par la raison. Pas par amour ou concession faite à la MP.
<strong>L’Opposition a dit suspendre sa participation au Dialogue face à l’intransigeance de la Majorité présidentielle…Croyez-vous à un accord politique d’ici au 15 septembre, date annoncée de la fin du dialogue ?</strong>
La facilitation est là pour régler ces genres de crises qui dans pareils débats, ne peuvent manquer. Car en venant à ce dialogue, nous étions conscients des divergence de vue qui trouveraient convergences après débats et partages. La Majorité n’est pas intransigeante car nous ne sommes pas des femmes et des hommes guidés par la logique de la pensée unique. Mais pour ce qui est des séquences des élections, nous sommes convaincus que la démocratie ne se décline pas en une seule séquence électorale, c'est-à-dire la présidentielle. Il est important que nous sachions qu’elle se réalise du bas vers le haut. Car le développement passe par là. Il tient à ce que le peuple puisse s’approprier la gestion de la cité par ses représentants, dès les premiers cercles de pouvoir. Alors maintenant il faut être clair. Le peuple congolais doit savoir que la majorité n’est pas venue ici pour rompre le pacte républicain. Mais pour le consolider. Donc que ceux qui choisissent la voie de l’Ego, qui ne pensent qu’à leur mandat, à leurs positionnements et non à l’application stricte de la démocratie, trahissent ce peuple. Un accord ? On espère l’avoir. Pour le bien de tous.
<strong>L’Opposition parle notamment de la recomposition du bureau de la CENI et de la démission de certains membres du gouvernement. Pensez-vous que cela pourra rétablir la confiance entre les parties prenantes et faire avancer le processus?</strong>
Vous savez nous sommes ici justement pour conforter les mesures de confiance que chaque jour le Chef de l’Etat ne cesse de poser à l’endroit et envers la classe politique. Mais il ne faudrait pas que l’on se trompe, une réorganisation actuelle de la CENI nous ferait perdre un temps énorme. Alors si l’opposition est prête à perdre encore ce temps, libre à elle mais elle en portera seule la responsabilité devant le peuple.
<strong>Le Rassemblement continue à récuser Edem Kodjo et à rejeter le Dialogue qui se tient à l’Union africaine. Malgré la pression de Sassou Nguesso et du Groupe de soutien à la facilitation, cette plateforme réclame le vrai dialogue qui passerait par exemple par la mise en commun des résultats de leur feuille de route et des résultats des travaux de la cité de l’UA. Votre point de vue ?</strong>
C’est anormal aujourd’hui de voir noir là ou tout le monde voit blanc. Monsieur Kodjo jouit de la confiance de tout le monde dont la communauté internationale sur qui jurent matin, midi et soir les membres du G7. En réalité, c’est le manque d’un programme et d’un discours vrai qui caractérise les prises de position de ces compatriotes. Car en effet, ils ont trompé le peuple en disant que le dialogue avait pour but de réviser la constitution ou pire de donner un troisième mandat au Chef de l’Etat actuel. Aujourd’hui, la vérité les a confondu. Les discussions ne portent que sur le processus électoral. Alors pour survivre politiquement qu’est ce qui reste ? Le refus de tout. Les procès d’intention. Le boycott. Même au prix de la formation de nos enfants par des journées école morte. Imaginez. Si le ridicule pouvait tuer, tous seraient entre terre et ciel, nécropole.
<strong>Le chef de l’Etat Joseph Kabila est arrivé à la fin de son mandat. Vous êtes cadre de la MP où en êtes-vous avec le candidat de la MP à la prochaine présidentielle. Le dauphin de Joseph Kabila est-il déjà identifié ? Où en êtes-vous ?</strong>
La majorité est dans une logique où il faudrait d’abord en ce moment déterminer les règles du jeu avant de révéler notre tactique. L’important en ce moment est que le peuple congolais soit rassuré d’une chose, que ses jeunes vont se faire enrôler, que leurs frères et sœurs de la diaspora vont participer au scrutin, que les élections ne vont pas causer des troubles comme en 2006 et 2011. Une fois que tout ceci sera ok, nous allons alors vous présenter notre classement des joueurs. Car il n’ya que des pingouins qui peuvent solliciter un match sans stade ni aire de jeux. Nous pas. Que les congolais soient rassurés. A la cité de l’union africaine on ne vend pas notre pays. On ne glisse pas. On ne façonne pas un troisième mandat ou on ne torpille pas la constitution. Mais au contraire, on fait en sorte que la démocratie s’enracine davantage par des élections modernes, reprenant tous les fils et filles de ce pays qui en ont le droit, et en débutant de la base au sommet.
Interview réalisée par Patient LIGODI
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