 
 Le développement de la République démocratique du Congo s’est invité au centre des échanges du 5ᵉ colloque interdisciplinaire de Ngandanjika, ouvert ce jeudi 30 octobre 2025 dans le territoire de Ngandanjika, province de Lomami. Cette rencontre scientifique réunit plus d’une vingtaine de professeurs venus des universités du pays et de l’étranger, notamment du Japon.
Placée sous le thème « Les rêves congolais de développement : relecture de quelques expériences publiques et privées », cette édition s’inscrit dans le cadre de la célébration de l’anniversaire du Projet Ditunga, une structure de développement œuvrant depuis plusieurs années pour la promotion du bien-être communautaire dans la région. Les travaux se poursuivront jusqu’au samedi 1ᵉʳ novembre.
Dans sa conférence inaugurale, le professeur Abbé Apollinaire Cibaka Cikongo, recteur de l’Université Officielle de Mbuji-Mayi et directeur des Éditions Ditunga, a dressé un diagnostic sans complaisance sur les causes profondes du sous-développement congolais:
« Notre pays n’est pas développé parce que c’est un pays de la kleptoculture, c’est-à-dire la culture du vol. Il y a l’abondance des biens, mais un déficit de personnes honnêtes. Toutes nos personnalités brillent dans tous les domaines, mais il nous manque l’honnêteté. C’est pourquoi ça ne marche pas. Ça ne marche pas parce que nous sommes des voleurs », a-t-il dénoncé.
Pour le professeur Cibaka, le redressement du Congo passe avant tout par un sursaut moral et une refondation culturelle. Il propose de repenser l’État congolais autour de la rigueur et de la justice:
« Nous devons repenser le Congo. Notre État doit être fort et sanctionner sévèrement le vol. Il faut promouvoir la culture de l’honnêteté dès le bas âge, dans toutes les institutions d’enseignement : maternelles, primaires, secondaires et universitaires », a-t-il recommandé.
Ce colloque interdisciplinaire, devenu un cadre privilégié de réflexion scientifique sur les enjeux de développement, offre une tribune d’échanges entre chercheurs, universitaires et acteurs du terrain. Les participants y analysent diverses expériences, tant publiques que privées, susceptibles d’inspirer un nouveau modèle congolais de développement fondé sur la responsabilité, la justice et la solidarité.
Michel Cyala
 
          
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
