Le gouvernement et le groupe politico-militaire Alliance Fleuve Congo/M23 ont signé mardi à Doha un mécanisme conjoint de surveillance et de vérification du cessez-le-feu, sous la facilitation du Qatar et avec le soutien des États-Unis et de l’Union africaine.
Selon un communiqué du ministère qatari des Affaires étrangères, « l’État du Qatar, les États-Unis d’Amérique et l’Union africaine participeront à ce mécanisme en tant qu’observateurs, renforçant la transparence et soutenant les efforts régionaux et internationaux visant à garantir le succès du processus de paix dans la région des Grands Lacs ». Doha souligne que la création de ce mécanisme constitue « une étape essentielle pour renforcer la confiance mutuelle et progresser vers un accord de paix global entre les deux parties au conflit ».
Pour l’AFC/M23, la réussite de ce dispositif dépendra du respect par Kinshasa de ses engagements. « Si Kinshasa respecte pleinement ses engagements, cette application créera le climat de sérénité, de paix et de sécurité indispensable pour nous permettre d’aborder enfin les questions fondamentales de ce conflit et d’assurer la protection des civils », a déclaré le mouvement.
De son côté, le gouvernement congolais a affirmé que cette signature traduit « la volonté de parvenir à la cessation des hostilités, de garantir la sécurité des populations et de préparer les conditions d’un accord de paix global et durable, dans le cadre du processus de Doha soutenu par la communauté internationale ».
Ce mécanisme intervient près de trois mois après la Déclaration de principes signée le 19 juillet 2025 dans la capitale qatarienne. Certains observateurs, comme l’ancien député Juvénal Munubo, s’interrogent toutefois sur le délai pris et sur l’absence de mesures de confiance concrètes. « Pourquoi avoir attendu presque trois mois pour signer ce mécanisme ? À quand la fin des attaques armées et la tenue de négociations directes ? Pourquoi perdre du temps quand les populations souffrent ? », a-t-il réagi.