La haute cour militaire annonce qu’elle rendra son verdict ce mardi 30 septembre dans le dossier opposant le ministère public à l’accusé Joseph Kabila.
Ce procès, ouvert en juillet 2025 en l’absence de l’ancien chef d’État – qui réside à l’étranger depuis plus de deux ans –, revêt un caractère inédit depuis l’indépendance de la RDC en 1960. Joseph Kabila, au pouvoir de 2001 à 2019, est poursuivi pour une série de chefs d’accusation graves.
Parmi eux figurent la participation à un mouvement insurrectionnel, les crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, l’homicide intentionnel par balles, la trahison, l’apologie de crimes de guerre, le viol, la torture, ainsi que l’occupation à force ouverte de la ville de Goma.
Ces charges visent notamment sa prétendue complicité avec le groupe rebelle M23 soutenu par le Rwanda, dans des actes ayant causé des milliers de morts, des viols massifs et des déplacements forcés dans l’Est du pays. Le ministère public, représenté par l’auditeur général Lucien-René Likulia, a requis la peine de mort pour les faits les plus graves, tels que les crimes de guerre et la trahison, assortie de peines cumulées allant jusqu’à 35 ans de prison pour complot et apologie.
Les parties civiles incarnées par les provinces touchées par les conflits – ont multiplié les demandes de réparations exorbitantes, passant de 25 à plus de 30 milliards de dollars, pour compenser les pertes humaines et matérielles. Des débats houleux ont animé les audiences, avec une réouverture des instructions en septembre suite à des requêtes des plaignants, qui souhaitaient requalifier certains faits en “espionnage” et convoquer de nouveaux témoins sur les financements présumés de l’AFC/M23 via des comptes bancaires liés à Kabila.
La question controversée de sa nationalité congolaise a également refait surface, ravivant des allégations sur ses origines et ses liens supposés avec des figures comme Corneille Nangaa, leader politique de l’AFC/M23.
Bien que plusieurs témoins annoncés aient manqué à l’appel pour “raisons sécuritaires”, la Cour s’est déclarée “suffisamment éclairée” le 19 septembre, mettant l’affaire en délibéré avant cette ultime audience.