ONU: le Qatar réaffirme son soutien et son engagement en faveur de la paix et des efforts humanitaires dans l'Est de la RDC

Felix Tshisekedi à Doha
Felix Tshisekedi à Doha

Alors que la signature de l'accord de Washington et de la déclaration de principes de Doha avait nourri l'espoir d'un tournant historique pour le retour de la paix dans l'Est de la République Démocratique du Congo, la violence continue d'ensanglanter la partie orientale du pays. En dépit de cette situation, les médiateurs à savoir le Qatar tout comme les USA restent optimistes quant à l'issue heureuse de ces initiatives.

En marge d'un événement clé organisé jeudi 25 septembre 2025 en marge de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, le Qatar a réaffirmé son rôle actif dans le soutien des efforts de paix et humanitaires dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs. Le représentant du Qatar à l'événement le Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères Dr. Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al Khulaifi a dans son discours souligné la contribution continue du Qatar à la promotion du dialogue et à l'avancement du processus de paix dans cette région instable.

"Le ministre a réitéré le soutien du Qatar à l'accord de paix du 27 juin entre la RDC et le Rwanda à Washington, le décrivant comme une étape importante vers une paix durable. Soulignant l'engagement continu du Qatar, le Dr Al Khulaifi a rappelé la cérémonie de signature, le 19 juillet à Doha, de la Déclaration de principes entre le gouvernement de la RDC et le M23, facilitée par le Qatar. Il a souligné la participation active du Qatar au Comité mixte de suivi chargé de superviser la mise en œuvre de l'accord de paix. Le ministre d'État a réaffirmé l'engagement indéfectible du Qatar à faciliter le dialogue entre toutes les parties concernées en RDC et dans la région des Grands Lacs", rapporte le communiqué du ministère des Affaires Étrangères de l'État du Qatar.

En plus, "il a appelé toutes les parties prenantes à entretenir un dialogue constructif qui réponde aux aspirations du peuple congolais à une paix, un développement et une prospérité durables"

Il a également évoqué la réunion trilatérale "historique" organisée par l'Émir Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani le 18 mars dernier. Cette réunion a réuni les présidents de la République démocratique du Congo et du Rwanda pour un dialogue direct et franc le premier depuis l'aggravation des tensions entre les deux nations en 2022. Le ministre a souligné que cette réunion trilatérale a servi de point de départ crucial pour la poursuite des efforts de médiation menés par l’Afrique, complétant les initiatives en cours à Luanda et à Nairobi.

Dr Al Khulaifi a également souligné la facilitation par le Qatar des consultations tenues à Doha le 23 avril entre des représentants de la RDC et du Mouvement du 23 mars (M23). Ces pourparlers ont abouti à un accord de cessez-le-feu visant à renforcer le cadre de cessez-le-feu existant. Les deux parties se sont engagées à cesser immédiatement les hostilités, ont rejeté les discours de haine et d'intimidation et ont appelé les communautés locales à respecter ces principes.

Depuis le début de l’année, l’Est de la République Démocratique du Congo connaît une nouvelle escalade de violence. Le M23, groupe armé soutenu par le Rwanda et principal membre de la coalition AFC, avait lancé une offensive fulgurante dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, s’emparant notamment de leurs capitales, Goma et Bukavu. Un premier accord de paix a été signé le 27 juin dernier, entre Kinshasa et Kigali, sous l'égide des États-Unis. Et un mois plus tard, une déclaration de principes a été signée à Doha sous la médiation du Qatar entre les délégués de Kinshasa et ceux de la rébellion de l'AFC/M23.

Malgré un cessez-le-feu négocié à Washington et à Doha, les affrontements se poursuivent en RDC. En cause : l’absence de compromis lors du cinquième round de négociations et une méfiance persistante entre Kinshasa et l’AFC/M23. Les pourparlers n’avaient pas pour objectif d’aborder les causes profondes du conflit, mais seulement des mesures dites de confiance, préalable à des discussions de fond. L’AFC/M23 avait d’ailleurs mandaté deux délégués techniques, le colonel Padiri et René Abanzi, pour participer, selon les informations de ACTUALITE.CD.

Deux documents ont été signés, mais séparément : un mécanisme d’échange de prisonniers entre l’AFC/M23 et le CICR d’une part, et entre le gouvernement et le CICR d’autre part. Aucune signature directe n’a eu lieu entre Kinshasa et les rebelles. Le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, a exclu toute libération de prisonniers soupçonnés de crimes graves, alors que le mouvement attend la libération de plusieurs de ses cadres condamnés à mort, un point de blocage majeur.

Au-delà de ce différend, c’est surtout l’absence de confiance qui domine. Chaque camp continue de renforcer ses positions. L’AFC/M23 a présenté de nouveaux combattants, dont d’anciens militaires des FARDC, ce qui a provoqué la colère de Kinshasa. Le gouvernement a appelé publiquement ces militaires à retourner leurs armes contre les rebelles.

Clément MUAMBA