L'humanité célèbre le 21 septembre de chaque année, la Journée internationale de la paix, aussi connue officiellement sous le nom de Journée mondiale de la paix. Proclamée par les Nations Unies, cette journée est consacrée à la paix dans le monde, et plus particulièrement à l'absence de guerre et de violence, comme celles qui pourraient être provoquées par un cessez-le-feu temporaire dans une zone de combat pour l'acheminement de l'aide humanitaire.
C'est dans ce cadre que la Commission Justice et Paix de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo a lancé ce lundi 15 septembre, la première édition de la semaine Justice et Paix dans tous les diocèses catholiques de la République démocratique du Congo. À travers cette initiative, cette structure de l'église catholique vise à étudier et approfondir les problématiques liées à la Justice et à la Paix dans la société congolaise, afin de sensibiliser les citoyens et les dirigeants à la promotion des droits humains et à la culture de la paix.
« En RDC, notre pays, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a, à travers ses décisions prises à l'issue de l'Assemblée plénière de mai 2025, autorisé Justice et Paix Congo à célébrer désormais la journée internationale de la paix comme la journée nationale Justice et paix. Il s'agit d'une journée de prière pour la paix qui sera observée dans tous les 48 diocèses que compte l'église catholique en RDC selon les orientations des ordinaires des lieux. Dans l'archidiocèse de Kinshasa, elle se déroulera à la Cathédrale Notre-Dame du Congo. La journée nationale Justice et Paix sera précédée par la semaine Justice et Paix. Cette semaine sera marquée par plusieurs activités à réaliser dans le cadre de la journée nationale Justice et paix », a déclaré à la presse, Monseigneur Félicien Mwanana du diocèse de Luiza, dans la province du Kasaï Central.
Placée sous le thème : « Agissons maintenant pour l’avènement d’un monde pacifique », cette semaine prévoit, entre autres, des journées scientifiques autour du sous-thème : « Agissons maintenant pour une démocratie au service de la paix et du bien vivre ensemble en RDC ».
Un appel clair à la responsabilité collective, lancé par les organisateurs, dans un contexte national marqué par des enjeux de gouvernance, de cohésion sociale et de justice.
« La journée scientifique Justice et Paix qui se déroulera du 16 au 18 septembre 2025 à Kinshasa et dans les Commissions diocésaines Justice et Paix des autres 47 archidiocèses et diocèses. Outre la journée internationale de la paix, l'humanité commémore le 15 septembre, ainsi que les 4 et 5 octobre respectivement les journées de la démocratie et des migrants et réfugiés. Le thème de ces premières journées scientifiques Justice et Paix est "Agissons maintenant pour une démocratie au service de la paix et du bien vivre ensemble en RDC". Pendant ces journées, les quelques 200 participants issus des horizons divers réfléchiront sur les questions de l'heure qui préoccupent les congolais et les congolaises à savoir, la paix ardemment voulue à travers les initiatives de paix en cours dans un contexte des conflits armés, les questions migratoires dans ce contexte et l'impérieuse nécessité d'une démocratie au service de cette paix », a ajouté Monseigneur Félicien Mwanana.
S'appuyant sur les actions concrètes menées à travers le pays, Monseigneur José Moko Évêque du diocèse d'Idiofa (Kwilu) a présenté un bilan qu’il qualifie de positif. Il a mis en exergue les avancées dans les domaines du processus de paix, de la défense des droits humains, de la gouvernance participative et de l'engagement des femmes dans la vie sociopolitique.
« Le premier point qui fait partie du bilan du réseau national Justice et Paix c'est la cohabitation pacifique de la majorité des communautés à travers le pays. En République Démocratique du Congo, il existe des milliers de foyers de tension intercommunautaires. Le travail que mène le réseau Justice et Paix permet de contribuer à éviter leur éclatement. Nous mentionnons la participation effective des citoyens à la gestion des affaires du pays comme deuxième point du bilan de la commission Justice et Paix, la crédibilisation de la participation politique peut-être citer dans le bilan de la commission », a illustré l’évêque d’Idiofa
De son côté, le secrétaire exécutif de la Commission Justice et Paix, Cyril Ebokoto, a partagé quelques perspectives pour les cinq prochaines années. Dans une dynamique d’élargissement, Justice et Paix Congo entend étendre progressivement ses actions sur l’ensemble du territoire national, en renforçant sa présence dans tous les diocèses et en consolidant son ancrage communautaire.
« La Commission Justice et Paix fait partie du Secrétariat technique de l'initiative pour le Pacte Social, nous sommes impliqués dans les réflexions et dans d'autres actions qui font que cette initiative avance. Nous allons amplifier nos énergies pour que ça puisse aller vite et nous saisissons les initiatives de paix en cours comme des opportunités pour nous permettre de booster ce processus », a indiqué Cyril Ebokoto, membre de la commission Justice et Paix de l'église catholique de la RDC.
Tout au long de la semaine, plusieurs activités scientifiques, sociales et spirituelles sont prévues. Du 16 au 18 septembre, des journées scientifiques seront animées par des professeurs d’université. La clôture interviendra le dimanche 21 septembre, date à laquelle l’Église universelle célèbre la Journée mondiale de la Justice et de Paix. À Kinshasa, une grande célébration eucharistique est prévue à la cathédrale Notre-Dame du Congo, présidée par le Cardinal Fridolin Ambongo, en présence de plusieurs évêques membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo.
Cette activité intervient dans un contexte où l'église catholique milite pour la tenue d'un dialogue national en RDC. Au mois d'août dernier, la CENCO, l’Église du Christ au Congo (ECC), la Plateforme des confessions religieuses au Congo et la Coalition interconfessionnelle pour la Nation (CIN) ont présenté leur feuille de route pour une sortie des conflits qui ensanglantent la République démocratique du Congo depuis plus d’une trentaine d’années. L’objectif est de « restaurer la paix, la cohésion nationale, le vivre-ensemble ainsi que consolider le droit démocratique ».
Clément MUAMBA