Depuis le 7 septembre, la ville de Kindu est plongée dans une crise énergétique majeure. Une pénurie aiguë de carburant perturbe gravement les activités économiques et sociales, avec des répercussions directes sur la mobilité, les services publics et le quotidien des habitants.
Le litre d’essence, initialement fixé à 6 000 francs congolais après l’instauration d’une taxe conventionnelle entre le gouvernement provincial et les opérateurs pétroliers, a connu une envolée spectaculaire. En l’espace de quelques jours, il est passé à 14 000 voire 15 000 Fc dans certaines stations, suscitant colère et incompréhension.
Lundi et mardi derniers, le prix oscillait encore entre 7 000 et 8 000 Fc, avant de s’emballer à partir de jeudi.
Si certains observateurs pointent du doigt la taxe conventionnelle comme facteur déclencheur, les autorités provinciales réfutent cette thèse. Elles dénoncent une manipulation politique visant à semer la confusion. Hamadi Mugeni, président de l’Association des pétroliers du Maniema, attribue plutôt la crise au refus des propriétaires de baleinières opérant sur le tronçon Ubundu–Kindu, de transporter du carburant en quantité suffisante, préférant les produits vivriers jugés plus rentables.
Des mesures d’urgence pour contenir la crise
Face à l’urgence, le conseil provincial de sécurité élargi a adopté une série de mesures le 9 septembre :
• Déchargement quotidien obligatoire des produits pétroliers ;
• Répartition des cargaisons : 60 % de produits manufacturés et 40 % de carburant sur chaque embarcation entre Kindu et Ubundu ;
• Mise en place d’un comité de suivi avec réunions hebdomadaires chaque samedi ;
• Sanctions prévues contre toute pratique de prix non conforme à la structure officielle.
Alors que les habitants de Kindu subissent de plein fouet les effets de cette pénurie, les autorités espèrent que ce dispositif permettra de stabiliser l’approvisionnement et de restaurer une certaine normalité. Mais sur le terrain, l’attente reste lourde, et les regards tournés vers les prochaines décisions concrètes.
Chadrack Londe, à Kindu